Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Smur de bourges et médecins urgentistes

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur Kervran, avant de répondre à votre question, je veux souligner que la stratégie de transformation du système de santé, que nous avons lancée avec le Premier ministre et qui doit aboutir, à l'horizon de cet été, à une évolution de l'organisation des soins – le Président de la République va alors fixer le cap – , devrait répondre en grande partie à vos préoccupations générales sur l'offre de soins. Je me cantonnerai donc à votre question sur les urgences de Bourges.

Les difficultés rencontrées par le SMUR du centre hospitalier de Bourges, que vous décrivez, sont en effet préoccupantes ; elles fragilisent le système de soins et d'urgence.

Les services de l'État et l'agence régionale de santé, ARS, Centre-Val de Loire sont très attentifs à l'évolution de la situation, et leurs liens ont été constants lors des différents épisodes de tension constatés depuis mai dernier. De nombreux moyens ont été mobilisés, notamment pour trouver des renforts au sein du groupement hospitalier des territoires, GHT, avec l'aide des structures privées, du service de santé des armées et, en dernier recours, via la réserve sanitaire.

Le centre hospitalier de Bourges continue également de rechercher, de manière très active, des urgentistes qui souhaiteraient être recrutés de façon pérenne. Les difficultés dans l'organisation et l'anticipation des tableaux de garde ont été accentuées par le fait que, comme vous l'indiquez, plusieurs établissements de santé, notamment celui de Bourges, connaissent des relations tendues, voire conflictuelles, avec des sociétés d'intérim. De manière plus structurelle, les épisodes de tension dans les services d'urgence rendent nécessaires les changements profonds dont je parlais, et notamment, en amont, la réforme de la permanence des soins en ville.

Un décret a été publié vendredi pour introduire plus de souplesse et donner aux établissements et aux GHT la possibilité de mieux adapter la ressource médicale aux flux de l'activité.

Ce texte introduit ainsi, sous certaines conditions, la possibilité de recourir à une astreinte médicale en cas de faible activité de la structure des urgences et du SMUR.

Au-delà de la situation des urgences, je connais la situation particulièrement préoccupante du Cher et plus généralement de la région Centre-Val de Loire en matière de démographie médicale.

Nous avons d'ores et déjà pris des mesures pour votre région, afin qu'elle soit au niveau, notamment grâce à un zonage plus favorable pour l'installation de médecins généralistes ou en termes de numerus clausus.

Enfin, je sais que les professionnels de premier recours travaillent activement à la création sur Bourges d'une communauté professionnelle territoriale de santé, dont l'un des objectifs est une meilleure organisation en journée des soins non programmés, projet susceptible d'alléger la pression sur le service des urgences.

Soyez certain, monsieur le député, que je veillerai à ce que les acteurs soient mobilisés pour offrir à la population du département du Cher un accès aux soins efficace, pérenne et sécurisé, que ce soit pour la médecine de ville ou pour l'hôpital.

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