Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Système de santé à la martinique

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Madame la députée, je vous remercie pour votre question qui met en lumière l'offre de soins à la Martinique. Comme vous, je suis très attachée à ce que tous les citoyens, où qu'ils vivent sur le territoire, notamment dans les départements d'outre-mer, reçoivent des soins de qualité. C'est un sujet que je suis personnellement avec une grande attention.

Aujourd'hui, la situation du CHU de Fort-de-France est particulièrement sensible. Elle justifie que l'établissement fasse l'objet d'un suivi et d'un accompagnement exceptionnels.

En 2017, la structure présentait un déficit de 26,7 millions d'euros, soit 12,8 millions de plus qu'en 2016 malgré un niveau d'accompagnement en trésorerie par l'État très conséquent, à hauteur de 104 millions, dans le cadre du Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins – COPERMO – et de l'aide complémentaire, versés en fin d'année pour éviter les ruptures d'approvisionnement dont vous avez fait justement état.

Ce soutien financier trouve toutefois ses limites puisque, malgré les moyens hors normes accordés chaque année à cet établissement, la situation demeure dégradée : celui-ci payait ses fournisseurs à 340 jours à fin de l'année 2017, délai évidemment beaucoup trop long.

Par ailleurs, la situation financière du CHU de Martinique ne lui permet pas de dégager la capacité d'investir, et ces difficultés obèrent le fonctionnement quotidien des services.

Plus que d'un manque de moyens, l'établissement a souffert d'un déficit de gestion qui a justifié qu'en fin d'année 2017 je prenne la décision de le mettre sous administration provisoire. L'arrivée de l'équipe, en janvier 2018, a permis de maîtriser le dérapage des dépenses, et d'engager des réflexions sur des actions profondément structurantes indispensables au redressement.

Cette démarche doit absolument se poursuivre, afin que l'on adapte l'offre de soins aux besoins des Martiniquais.

C'est tout l'enjeu du déploiement du plan Antilles, qui mobilise notamment l'Agence nationale d'appui à la performance – ANAP – et le réseau d'achat groupé UNIHA. L'objectif de ces accompagnements est d'appuyer l'établissement dans cette démarche qui doit intégrer à la fois un axe organisationnel et un axe qualitatif. Le processus d'achats doit être rationalisé pour que l'établissement ne soit plus confronté à des ruptures d'approvisionnement.

Enfin, la structuration de l'offre doit être mieux adaptée pour répondre réellement à l'évolution des besoins de santé de la population. Les réformes que j'entends mener visent à modifier considérablement l'offre de soins dans tous les territoires, notamment dans les DOM, pour être au plus près des besoins de nos concitoyens.

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