Intervention de étienne Crépon

Réunion du mercredi 26 juillet 2017 à 17h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

étienne Crépon, président du Centre scientifique et technique du bâtiment :

– J'avais eu, avec M. Jean-Yves Le Déaut, un certain nombre de discussions à ce sujet. Je m'étais engagé auprès de lui à faire évoluer le CSTB, notamment afin de mettre en place un comité externe de déontologie. Ce comité externe est présidé par M. Pierre Graff, ancien président d'Aéroports de Paris. Le comité de déontologie comprend le président du conseil scientifique du CSTB, qui est un professeur de l'université de Karlsruhe, un ancien directeur d'un centre de recherche technologique français, mais aussi un inspecteur des finances, et un professionnel du bâtiment. J'ai souhaité connaître leur analyse du modèle du CSTB, qui intègre à la fois la recherche, les essais et l'évaluation, en le comparant avec d'autres modèles, existant dans d'autres pays, où ces deux activités sont séparées.

Leurs travaux sur l'efficacité du modèle, et ses questions déontologiques, ont conduit à la présentation d'une note que, bien évidemment, je pourrais vous adresser. Le comité considère que ce modèle est globalement plus efficace, en termes d'innovation, dès lors que sont mises en place, en interne, des étanchéités entre les travaux de recherche et les travaux d'évaluation. C'est notre cas. Par exemple, nous nous interdisons d'avoir des travaux de recherche ou des prestations commerciales en faveur d'un acteur économique dont nous sommes susceptibles d'évaluer ou de certifier les produits dans un délai de deux ans. C'est une règle interne, que le comité de déontologie m'a recommandé de mettre en place, et que j'ai fait mienne, afin de ne pas avoir le moindre risque de conflit d'intérêts.

L'ensemble des équipements scientifiques du CSTB représente à peu près 100 millions d'euros d'investissement. L'ensemble de ces équipements scientifiques sert, le matin, à la recherche, et, l'après-midi, aux activités technologiques, ou vice-versa. Les activités sont multiples. Nous testons la qualité des voitures de presque tous les industriels d'Europe en soufflerie, mais nous y faisons aussi des travaux de recherche de stabilité de structures, sous l'effet d'un cyclone ou d'une tempête de sable.

La question de la scission en deux entités du CSTB, évoquée dans le rapport de M. Jean-Yves Le Déaut – question qu'il dit avoir abandonnée au cours du débat de la transition énergétique - aurait comme conséquence de multiplier par deux le besoin en investissements. Or, comme M. Étienne Wurtz l'a évoqué, les moyens de la recherche dans le secteur du bâtiment sont en constante régression. Le CSTB le vit au quotidien.

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