Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

La formation professionnelle a toute sa place dans cette grande mission, car c'est toute notre organisation du travail qu'il va falloir repenser pour adapter notre système de production à l'impératif écologique. Cela nécessitera que l'ensemble des travailleuses et des travailleurs modifient leurs façons de faire. Ce processus devra donc passer par la formation professionnelle.

Par ailleurs, nous récusons votre vision utilitariste. En plus d'aider à la grande transition écologique dont l'humanité a besoin, la formation professionnelle permet aux travailleurs de changer de vie, ou même d'améliorer la vie dans leur collectif de travail, par le biais de formations à la citoyenneté dans l'entreprise ou à l'égalité professionnelle.

J'en viens à ma troisième partie : l'assurance chômage. On y retrouve votre terrible obsession de la dette – encore la dette et toujours la dette – , qu'il faudrait absolument réduire partout, surtout en réduisant les dépenses. C'est une erreur.

Vous voulez – encore ! – financer l'assurance chômage par la contribution sociale généralisée – CSG. Nous proposons, quant à nous, une autre solution : les cotisations. Par la cotisation, en effet, l'assurance chômage conservera son financement et son autonomie. L'indemnisation resterait ainsi un droit et ne serait pas une simple aumône soumise à des considérations de petit boutiquier.

En termes de gouvernance, vous souhaitez une étatisation. Nous proposons, pour notre part, une gouvernance paritaire entre les cotisants et les usagers, pour que cette gouvernance reste démocratisée.

Mais là n'est pas le pire – si j'ose dire : voilà qu'arrive l'air de l'oubli des promesses de campagne du candidat Macron, devenu président-roi. En effet, sa grande mesure sociale consistait à faire bénéficier de l'assurance chômage les démissionnaires et les indépendants. Or, avec ce texte, vous vous êtes dévoilés : vous imposez tellement de conditions à cette indemnisation qu'elle ne bénéficiera qu'à quelques dizaines de milliers de personnes. Adieu la grande mesure sociale, bonjour le renoncement et la tromperie !

Et comme si cela ne suffisait pas, vous proposez d'augmenter encore le contrôle des privés d'emploi en les obligeant à remplir un journal de bord mensuel pour prouver qu'ils recherchent un emploi. Peut-être vous attendez-vous à y lire des récits de vacances aux Bahamas,

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