Intervention de Jacques Marilossian

Séance en hémicycle du vendredi 15 juin 2018 à 9h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 14 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Marilossian :

Monsieur Dharréville, l'article ne concerne que la formation continue ; il ne vise pas la formation initiale. Vous avez évoqué une brèche pouvant conduire à la privatisation de l'enseignement supérieur. Vous persistez donc à vous inscrire dans une opposition non seulement stérile mais également contre-productive entre secteur public et secteur privé, sans même vous interroger sur la pertinence du dispositif qui existe en matière de formation continue.

Je vous livre un exemple que je connais bien : l'École centrale pourrait, dès demain, organiser une formation de trois jours destinée à des ingénieurs aéronautiques et de bureau d'études et consacrée à l'évolution technologique vers des avions plus électriques. Ce cours pourrait être dispensé à vingt personnes dans les locaux de l'école, à Saclay, en collaboration avec le laboratoire de génie industriel de l'école. Les participants pourraient ainsi bénéficier de l'expertise de ce laboratoire. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Il me paraît anormal que vous sembliez vous y opposer.

Vous craignez une remise en cause de l'égalité d'accès à l'enseignement supérieur. Lisons-nous bien le même article, monsieur Dharréville ? En quoi remet-il en cause les principes d'accès à l'enseignement supérieur ? Il s'agit simplement d'offrir de nouvelles possibilités aux établissements publics, pour leur permettre d'apporter leur valeur ajoutée à la société. Tout bachelier peut accéder à l'enseignement supérieur grâce à l'action de la majorité – sans tirage au sort, je vous le rappelle.

Enfin, vous évoquez une remise en cause du service public, exprimant là, une fois de plus, l'obsession idéologique à défendre l'immobilisme face aux adaptations nécessaires au XXIe siècle. Laissez-moi vous rappeler que le Gouvernement a débloqué 1 milliard d'euros pour le plan étudiants, précisément dans le but de préserver le service public de l'enseignement supérieur. Les établissements pourront disposer, grâce au dispositif de l'article 14 ter, de ressources supplémentaires pour mieux organiser leurs missions.

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