Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 18 juin 2018 à 21h30
Mettre le peuple et ses aspirations au coeur des débats budgétaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, il y a beaucoup de bon sens dans cette proposition de résolution. Au-delà de la rhétorique – Karl Marx dont on fête le bicentenaire de la naissance n'est manifestement pas mort, contrairement à toutes les apparences – , une bonne partie des critiques formulées dans ce texte sonne juste.

C'est vrai, le Parlement est souvent désarmé face au gouvernement. C'est vrai, il en est réduit à peser à la marge sur les choix budgétaires. C'est vrai, une bonne partie de notre indépendance est mise à mal par l'omniprésence de Bruxelles. C'est vrai, nous ne disposons pas des moyens humains et techniques pour remplir notre tâche d'évaluation et de contrôle de l'action gouvernementale. C'est vrai, nous sommes dans l'incapacité de débattre à armes égales avec le pouvoir en place, faute des outils nécessaires pour chiffrer nos propositions. C'est vrai, au sein même du Parlement, l'opposition est réduite à la portion congrue. C'est vrai, la Cour des comptes est sur le point d'outrepasser son rôle, devenant peu à peu une sorte de chien de garde de l'orthodoxie financière. Tout cela est vrai.

Et pourtant, même si je voterai cette proposition de résolution – je ne juge jamais de la valeur d'un texte en fonction de la couleur politique de celui ou de ceux qui en sont les auteurs – , je reste perplexe à sa lecture.

Pourquoi ? Le vocabulaire choisi, j'y faisais allusion à l'instant. « La souveraineté du peuple », « le peuple et ses représentants » : ces formules qui reviennent sans cesse sous la plume des auteurs de cette proposition de résolution donnent l'impression que les seuls vrais représentants en question siégeraient dans le coin gauche de l'hémicycle.

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