Intervention de Sophie Auconie

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 15h00
Pilotage de la recherche publique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur général, madame la rapporteure spéciale, chers collègues, comme le souligne une étude récente menée par le MEDEF, la croissance potentielle de notre pays, à moyen terme, pourrait se situer entre 1,9 % et 3,2 % s'il menait une politique publique efficace et efficiente. La France pourrait ainsi rattraper les pays les plus performants. Madame la rapporteure spéciale, vous prenez pour exemple, dans votre proposition de résolution, l'Allemagne, qui s'est fixé un objectif de dépense totale en recherche et développement de l'ordre de 3,5 % de son PIB. Nous en sommes, nous Français, encore très loin.

Avant toute chose, il faut saluer le fait que nos pouvoirs publics aient pris conscience que la recherche et l'innovation constituent désormais les seules et uniques voies pour que notre pays gagne en attractivité sur la scène internationale. En effet, sur l'ensemble de la mission, les crédits de la recherche augmentent de 3 % en autorisations d'engagement et de 1,9 % en crédits de paiement ; cet effort est à souligner. Cette tendance a été confirmée par la loi de finances pour 2018, qui prévoit une augmentation de 4,4 % des crédits de paiement des programmes de la partie recherche de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur », ou MIRES.

Néanmoins, des efforts doivent encore être fournis pour accroître la lisibilité des circuits de financement, toujours plus complexes, opaques et difficiles d'accès, et afin de faciliter l'organisation, le pilotage et la stratégie de la recherche en France. Co-rapporteure d'information de la commission des affaires européennes sur la politique européenne en matière d'innovation de rupture, je mesure, après avoir écouté un certain nombre de chercheurs et de spécialistes, combien les procédures de soutien et de financement de la recherche sont complexes, opaques et difficiles d'accès. Des efforts doivent donc être accomplis afin que les retombées économiques soient à la hauteur du potentiel de performances scientifiques de la France.

Comme vous le soulignez très justement dans votre proposition de résolution, des ruptures technologiques majeures sont en cours dans des domaines dans lesquels notre pays a souvent bénéficié d'avantages comparatifs parce qu'il était à la pointe de la recherche et de ses applications. La France se doit de rester dans la course et de maintenir sur son territoire les emplois et les entreprises qui sont au coeur de ces ruptures technologiques.

Les innovations de rupture, que je viens d'évoquer et que nous pourrions définir comme des innovations brisant les codes sociaux et techniques avec une puissance de diffusion énorme, supposent une prise de risques et un management de l'inconnu. Or, ce que disent les chercheurs, c'est que notre modèle actuel de R& D est trop plat, trop bridé et conduit par conséquent trop souvent à des innovations communes.

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