Intervention de Philippe Chalumeau

Séance en hémicycle du mercredi 27 juin 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

Je salue aussi nos collègues sénatrices et sénateurs, qui ont enrichi le texte et qui ont su, malgré quelques divergences, placer l'intérêt général, l'intérêt supérieur de notre pays, au-dessus du reste. La qualité de nos débats – toujours très argumentés sur le fond, de part et d'autre – , particulièrement servie par la qualité d'écoute des deux rapporteurs, a permis d'aboutir, mardi dernier, à une commission mixte paritaire conclusive à la quasi-unanimité – ce n'est pas si fréquent pour être souligné.

Le texte, très attendu par nos militaires et approuvé à une très large majorité par nos deux chambres, illustre réellement notre volonté sincère et partagée de permettre à nos soldats de disposer enfin – et à nouveau, oserai-je dire – des moyens indispensables et attendus, à la hauteur de leur engagement. Si nos armées ont su incroyablement se réformer, agir en opération avec une efficacité totale et tenir parfaitement leur rang, elles ont toutefois été soumises à une situation qui ne pouvait plus durer. Le projet de loi de programmation militaire pour les années 2019-2025 y met fin, résolument.

Parce que la France doit être prête à intervenir et vaincre partout où ses intérêts sont menacés et où la situation internationale l'impose, le Président de la République a fixé un cap ambitieux : consacrer, d'ici à 2025, 2 % de notre PIB à la défense. La particularité de ce budget réside surtout dans le choix d'investir massivement et rapidement, afin de prévenir au plus vite nos ruptures capacitaires, au lieu de saupoudrer nos moyens dans le temps, ce qui n'aurait pas été satisfaisant en termes de résultats, chacun le comprendra. Il s'agit de restaurer rapidement nos capacités et d'obtenir des effets opérationnels visibles et rapides.

Autre particularité de ce budget : sa sincérisation. Avec une augmentation régulière jusqu'en 2023, la volonté politique est bien au rendez-vous, sans détours. S'agissant de nos opérations extérieures, intégrées au nombre de trois opérations distinctes dans la Revue stratégique, leur budget sera désormais lui aussi sincérisé – nous tournons donc une page – à hauteur de 1,1 milliard d'euros à compter de 2020. Il y va de notre autonomie à agir de façon sereine, lucide et responsable.

Je ne dresserai pas – notre collègue Olivier Becht s'en est chargé – un inventaire à la Prévert des équipements dont bénéficient nos armées. Je me contenterai d'indiquer que les chefs d'état-major auditionnés estiment que les annonces d'équipement sont les plus ambitieuses depuis les années 1980. Le projet de loi de programmation militaire fait le choix de l'autonomie stratégique de la France, en renouvelant notre force de dissuasion, donne des moyens accrus au renseignement ainsi qu'à la cyberdéfense et ouvre la voie à l'innovation, en prévoyant d'investir 1 milliard d'euros par an sur ce seul segment.

Outre cette dimension matérielle, sa véritable spécificité est de ne pas se limiter à un vaste plan d'armement. Il renforce la défense jusque dans ses racines et se place incontestablement à hauteur d'homme. Parce qu'il n'y a pas de soldat fort sans famille heureuse, le texte accorde, grâce à une amplification du plan famille, une attention inédite aux femmes et aux hommes qui servent nos armées, ainsi qu'à leurs familles.

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