Intervention de Joachim Son-Forget

Séance en hémicycle du jeudi 5 juillet 2018 à 15h00
Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

En préambule, je dirai que nous sommes bien sûr tout à fait favorables à l'adhésion à ce protocole, aux engagements généraux de la France en termes de désarmement, de contrôle de certains types d'armements – chimiques, nucléaires – notamment en vue d'un traité de non-prolifération 2020 plus inclusif.

C'est très bien que nous discutions des armes de plus petits calibres – ce sujet est en effet un peu tabou en France. Il y avait une culture des armes avant-guerre pour bien des raisons historiques et elle a disparu pour les mêmes raisons. Cela a des effets positifs mais, aussi, des effets pervers.

Puisque mon collègue Jean-Marie Fiévet s'est dévoilé, je ferai de même : comme adepte du tir sportif et comme collectionneur, nous rencontrons bien des gens et nous nous rendons compte que nos forces de l'ordre sont obligées, elles, de le pratiquer. Le quota de tirs dont elles disposent dans le cadre de leur travail est ridicule – nous tirons en une semaine ce qu'ils tirent en une année. Elles sont donc obligées de s'armer et de s'entraîner par leurs propres moyens. C'est une question qu'il faudra étudier.

Par ailleurs, il faudra aussi s'interroger sur l'armement des personnels de sociétés de gardiennage : quelle montée en gamme de l'attractivité salariale pour recruter des personnels d'une capacité psychique telle qu'ils puissent réagir de manière adéquate ?

Enfin, ne soyons pas naïfs s'agissant du marché noir des armes à feu. Le citoyen lambda, honnête comme nous le sommes tous deux, se plie à toutes les obligations et autorisations, réalise le nombre de tirs qu'il faut, dispose d'une carte européenne d'armes à feu, etc. En revanche, le marché noir existe. L'Europe veut imposer une nouvelle réglementation qui aura à mon sens un effet pervers en le favorisant.

La culture des armes est différente dans tous les pays – en Suisse, par exemple, il est aussi plus facile de posséder des armes : ce n'est pas la même chose d'être un Suisse, un Américain ou un Français armé. Il faudra se poser d'autres questions, sur l'éducation, sur le bien-être de la population – je sais très bien que nous le faisons habituellement, certes – car si la violence par armes à feu existe, ce n'est pas uniquement par la faute des armes. Il faudra donc poser bien d'autres questions de ce point de vue-là.

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