Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du jeudi 26 juillet 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame la rapporteure, nous abordons le terme de ce débat essentiel le jour même où 600 migrants, dont certains agissant de façon extrêmement violente, ont franchi d'un coup la barrière protégeant l'enclave espagnole de Ceuta. Des policiers espagnols ont été attaqués à la chaux vive ! Cet incident, ou cette agression – je ne sais pas comment le qualifier – démontre que, du point de vue du continent européen, le problème, en matière d'immigration, est encore devant nous. L'évolution démographique – notamment du continent africain, qui va voir sa population doubler d'ici à 2050 – pose en effet un défi majeur.

Or le projet de loi que vous allez faire adopter par votre majorité, monsieur le ministre, et que le groupe Les Républicains ne votera pas, ne répond en rien à l'ampleur du défi que doit relever notre pays et, plus largement, l'Europe.

Chaque année, en effet, 400 000 étrangers – pour reprendre les chiffres de 2017 – entrent en France, de façon légale ou illégale. Or les procédures d'éloignement sont aujourd'hui devenues totalement inefficaces. Lorsque l'on entre en France de manière illégale, l'on s'y maintient, et ce ne sont pas les quelques chiffres en très légère progression que vous pourrez citer, monsieur le ministre, qui changeront cette réalité, malheureusement.

Quant au nombre de demandeurs d'asile, il a continué de croître.

Si vous avez défendu quelques mesures susceptibles d'améliorer à la marge ou de raccourcir les procédures, vous n'avez en aucun cas adopté les dispositions qui seraient utiles pour inverser la tendance et reprendre le cours d'une véritable politique migratoire – à l'instar de celle que nous avons proposée : l'établissement de quotas migratoires définis chaque année par le Parlement.

Monsieur le ministre d'État, parce que ce projet de loi ne répond pas à la gravité de la situation, pas plus qu'il ne répond à l'ampleur des défis qui sont lancés au continent européen et à la France, nous ne pourrons le soutenir.

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