Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du mardi 25 septembre 2018 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Motion de renvoi en commission

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Je vous rassure, monsieur Vallaud, nous ne voulons faire de mauvaise manière à personne, et nous n'en ferons aucune au cours de ce débat. En matière de tarifs réglementés, je rappelle que le Conseil d'État nous a mis en demeure, dans une décision de cette année, de nous conformer à la réglementation européenne sur les tarifs réglementés du gaz. Je tiens à rassurer les consommateurs qui nous écoutent : les tarifs réglementés sont aujourd'hui supérieurs aux tarifs de marché.

S'agissant des privatisations, je pense que nous aurons un grand débat : je ne rentrerai donc pas dans les détails. Je tiens seulement à rappeler que nous avons prévu de tirer toutes les leçons des privatisations des autoroutes. Ainsi, le cahier des charges qui vous a été transmis prévoit explicitement que les tarifs des aéroports resteront régulés par l'État – ce n'était pas le cas pour les sociétés d'autoroutes, ce qui a provoqué, comme je l'ai reconnu en commission spéciale, un certain nombre de dérives.

J'en viens aux relations entre ADP et Air France. Vous pouvez parfaitement critiquer la privatisation d'ADP, mais vous ne pouvez pas dire qu'elle affectera la rentabilité d'Air France. Je rappelle que les taxes aéroportuaires représentent 3 % du chiffre d'affaires de cette compagnie ; il me semble que l'amélioration de la compétitivité d'Air France doit davantage porter sur les 97 % restants que sur ces 3 % de taxes.

Sur l'État, je ne veux pas développer ce point trop longuement, mais je tiens là aussi à vous rassurer. Nous avons une stratégie qui est claire – ce n'est pas forcément le cas sur tous les bancs – et nous l'assumons : des services publics forts – la transformation de La Poste en est le meilleur exemple – , des investissements d'avenir financés par les cessions d'actifs et, en dernier lieu, la protection de l'ordre public économique, à laquelle je m'emploie tant à Blanquefort que pour Ascoval.

Quant à notre stratégie industrielle, nous en débattrons à nouveau. Elle est simple : de la formation, de l'innovation, une amélioration de la compétitivité-coût de nos entreprises. Les derniers exemples cités, notamment le choix par le Premier ministre d'un suramortissement de l'investissement dans la numérisation pour les PME, en sont d'excellentes illustrations.

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