Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du mercredi 26 septembre 2018 à 15h00
Accord de dialogue politique et de coopération entre l'union européenne et cuba — Explication de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Je voulais dire que je ne vous avais pas vu prendre place au banc du Gouvernement, monsieur le ministre, mais je me réjouis de prendre la parole à la tribune en votre présence ! Notre débat a démontré qu'il existe une quasi-unanimité en faveur de la ratification de l'accord de dialogue politique et de coopération entre l'Union européenne et Cuba.

Tout a été dit, sauf l'essentiel. Cuba et la France partagent une histoire commune vieille de plus de cinq cents ans, remontant à la fondation de La Havane, en 1519. Elle est faite de sang mêlé. Le drapeau cubain, comme le drapeau français, est bleu-blanc-rouge. Les deux pays partagent les symboles évoquant la liberté, l'égalité et la fraternité. Ainsi, le bonnet phrygien est l'un des symboles de Cuba.

L'hymne national cubain, La Bayamesa, reprend les premières strophes de la Marseillaise, preuve que la France a porté son image et sa force révolutionnaires bien au-delà des océans, et jusque sur le continent sud-américain. Nous devons nous en souvenir. J'évoquerai aussi la force des écrits et des histoires, notamment ceux de Victor Hugo et celle de Napoléon – le plus grand musée consacré à Napoléon hors de France se trouve à La Havane.

En sens inverse, n'oublions pas – je vous en prie, mes chers amis ! – ce que Cuba nous a apporté, ne serait-ce que dans notre hémicycle. Je ne sais où il siégeait, mais, au XIXe siècle, Severiano de Heredia siégeait ici, en tant que député français. Il a été ministre des travaux publics et fut le premier président du conseil municipal de notre capitale. Ainsi, lorsque nous savons dépasser ce qui nous oppose, nous pouvons bâtir des choses très fortes.

Aujourd'hui, nous réparons le lien entre la France et Cuba, lequel était un peu distendu. Nous pouvons même réparer la rupture dont d'autres, qui étaient aux responsabilités dans d'autres pays, sont cause, brisant – les orateurs qui m'ont précédé l'ont très bien dit – la réalité des liens entre Cuba et l'Europe, notamment la France.

Je tiens aussi à rappeler qu'il existe deux puissances dans la mer des Caraïbes, la France et Cuba. Il est temps – nous pouvons le faire aujourd'hui – de voter le projet de loi, afin d'amener notre gouvernement à ratifier l'accord de dialogue politique et de coopération entre l'Union européenne et Cuba.

J'achèverai mon propos par la culture. Notre collègue Girardin évoquait tout à l'heure le mojito, lequel a sa propre histoire. Pour ma part, je rappellerai que la musique cubaine, entraînante, a des origines françaises. Comment ne pas reconnaître le menuet français dans El Son ou dans la Tumba francesa ? Voilà des réalités qui doivent nous inciter à voter le texte à l'unanimité !

Lorsque nous l'aurons fait, j'aimerais que nous passions à la suite. En effet, ratifier l'accord de dialogue politique et de coopération entre l'Union européenne et Cuba ne suffira pas. En effet, il existe une autre réalité : le blocus, établi depuis plus de cinquante ans – le plus long blocus qu'un peuple ait subi dans toute l'histoire de l'humanité !

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