Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du lundi 15 octobre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

sauf sur un point : les recettes de l'impôt sur le revenu sont calculées sur onze mois, alors que les Français paieront cet impôt sur douze mois. C'est une curieuse manière de comptabiliser les choses !

Le déficit public est, comme la valse, composé de trois temps. D'abord, il baisse lentement. Ensuite, son niveau reste très élevé par rapport à la moyenne de la zone euro. Enfin, le déficit structurel ne se réduit quasiment pas, puisqu'il est de 2 % en 2019 contre 2,2 % en 2018. Les efforts structurels sont très faibles, comme le relèvent régulièrement la Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques. Comme chaque année, il existe toujours de bonnes raisons extérieures pour tenter d'expliquer les mauvaises nouvelles – par exemple, la transformation du CICE sur deux ans – , mais même sans ces éléments, le déficit serait deux fois plus élevé que la moyenne pour la zone euro. Et surtout, cela ne change rien à la composante structurelle de notre déficit. Il n'y a donc aucune raison de considérer que c'est un exploit d'être juste en dessous de 3 % quand tous les autres pays ou presque sont largement en dessous.

Notre dette reste écrasante et ne se réduit pas, atteignant 98,6 % du PIB en 2019. L'État va d'ailleurs emprunter 228 milliards d'euros cette année : c'est plus qu'il n'a jamais emprunté ces dernières années.

L'année prochaine, les dépenses publiques devraient continuer d'augmenter, de quelque 25 milliards d'euros, en poursuivant un objectif de croissance de 0,3 % en volume. Toutefois, cette croissance de la dépense publique ralentit – nous le notons avec plaisir. Il en va de même pour les dépenses pilotables de l'État. Néanmoins, les dépenses globales de l'État augmenteront de 4 millions d'euros l'année prochaine. En réalité, il faut se demander si ce ralentissement de l'augmentation des dépenses est conjoncturel ou structurel. Pour ma part, je pense qu'il est conjoncturel et non durable.

Pourtant, la mère de toutes les batailles, la clé de la réussite de notre pays est la baisse structurelle des dépenses publiques afin d'améliorer notre compétitivité. En combattant l'excès de dépense publique, nous augmentons la compétitivité de notre économie, donc le pouvoir d'achat des Français. C'est ce cercle vertueux que vous n'avez pas réussi à enclencher.

Avec une certaine opiniâtreté et une certaine constance, je vous pose donc la même question que l'année dernière : où est votre programme de réduction de la dépense publique ?

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