Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 15 octobre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Premier point : les chiffres. Au sujet des investissements, vous reproduisez ce qui est la communication gouvernementale depuis quelque temps. Chaque fois que l'on présente des chiffres relatifs à la situation économique, on cite non seulement les résultats du premier semestre, mais aussi les prévisions. Du coup, en général, on dit qu'au premier semestre, ça baisse, mais que finalement ça va mieux, parce que selon les prévisions, ça va remonter – sauf que ce qui est en train de se passer ne correspond pas aux prévisions de la fin 2017, y compris pour ce qui est des investissements. Je vous invite donc à attendre la fin de l'année pour voir où nous en serons.

Nous en profiterons d'ailleurs pour examiner les chiffres relatifs au pouvoir d'achat. Il y a une chose en effet que vous ne pourrez pas contester, ce sont les chiffres de l'INSEE qui montrent que le pouvoir d'achat et la consommation populaire sont en baisse – une baisse qui est plus importante que dans les autres pays européens. Or l'INSEE explique cela par la baisse de la consommation populaire, l'augmentation de la CSG etc. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'INSEE ! On verra donc les résultats, mais, de grâce, n'utilisez pas les prévisions pour essayer de transformer du plomb en or. Cela ne marche pas.

Les politiques de relance ne marcheraient nulle part ? Ça, c'est le bouquet ! Où pensez-vous que la situation soit la meilleure aujourd'hui : au Portugal ou en Grèce ? En Grèce, l'économie a été, dans plusieurs secteurs, réduite à celle d'un pays sous-développé, alors qu'au Portugal, où a été menée une politique de relance de l'activité, que ce soit sur le plan du pouvoir d'achat ou sur le plan de l'emploi, cela va nettement mieux que dans les pays qui pratiquent une stricte politique de l'offre.

Ce que vous dites, c'est ce qu'on nous raconte depuis trente ans ! Depuis trente ans, on suit les politiques que vous proposez, les chiffres sont mauvais, et l'on nous assure que c'est parce qu'on ne va pas assez loin, qu'il faut continuer. Il faut toujours moins d'État, moins d'impôts, moins de dépenses publiques, moins de revenus pour le travail et plus de revenus pour le capital. C'est la même chose qu'on nous raconte depuis trente ans, monsieur Le Maire !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.