Intervention de Olivier Marleix

Séance en hémicycle du jeudi 28 septembre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Après l'article 7 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Madame la ministre, cet amendement pose la question du sort réservé aux Français partis faire le djihad en Irak ou en Syrie. Ce n'est pas un sujet que nous évoquons pour le plaisir de lancer une polémique, c'est le journal Le Monde qui, le premier, me semble-t-il, dès juin 2015, s'était étonné de décisions quelque peu légères les concernant. En effet, la Cour d'appel de Paris avait décidé à l'époque plusieurs remises en liberté pendant la détention provisoire, pour des motifs assez étonnants, reposant notamment sur le fait que ces gens qui étaient partis faire le djihad avaient été séparés trop longtemps de leurs enfants et qu'il fallait leur permettre de reprendre une vie normale. Il faut dire que, tant que Mme Taubira était garde des sceaux, ces criminels n'étaient poursuivis que sur le fondement de l'infraction délictuelle d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes – AMT – , et n'étaient donc pas passibles d'une détention provisoire très longue – au maximum trois mois, en général. Puis un revirement a eu lieu : désormais, ils sont tous poursuivis sur le fondement de l'AMT criminelle.

La question est de suivre le sort réservé à ces personnes afin de pouvoir rassurer nos compatriotes. Le précédent gouvernement, sous l'autorité de Manuel Valls, avait pris l'excellente habitude de communiquer très régulièrement sur ce sujet et d'assurer un suivi des 1 910 Français partis sur le théâtre des opérations en Syrie. Nous recevions communication, environ tous les deux mois, du chiffre de ceux qui étaient partis, de ceux qui étaient revenus, de ceux qui étaient en transit ou de ceux qui étaient morts. Régulièrement, de son côté, le procureur de la République de Paris, M. Molins, nous donne des informations sur les poursuites judiciaires engagées ; mais, comme il en a fait état il y a quelques jours lors d'une audition devant la commission des lois, on ne parle pas forcément des mêmes choses, puisqu'on ouvre des dossiers pour des gens qui sont parfois présumés morts ou qui sont encore sur les théâtres d'opération. De fait, il est aujourd'hui assez compliqué de savoir ce que sont devenus ces Français, notamment les 217 qui sont déjà revenus.

L'objet de cet amendement est donc de demander au Gouvernement de remettre régulièrement un rapport au Parlement. De fait, le Gouvernement a été assez peu disert sur ce sujet, contrairement, je le répète, au gouvernement précédent. On a donc besoin d'un bilan régulier. Madame la ministre, pourriez-vous nous répondre dès maintenant et nous garantir que les 217 Français qui sont revenus sont bien tous sous les verrous ? Ce serait, me semble-t-il, de nature à rassurer nos compatriotes.

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