Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du jeudi 18 octobre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Après l'article 19 (amendements appelés par priorité)

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Si nous voulons avoir une économie d'exportation, il faut que nous investissions et que nous innovions davantage. Si nous pouvons donner à l'investissement un coup de pouce temporaire sous la forme d'un suramortissement, tant mieux. Ça marche, c'est efficace : allons-y !

Quel champ d'application devons-nous retenir pour ce dispositif ? Je suis favorable à l'amendement no 2513 de la commission des finances : il donnera un véritable coup de pouce à l'investissement, grâce à une majoration de suramortissement pour les véhicules utilitaires de 12 tonnes et moins, c'est-à-dire, concrètement, ceux qui peuvent se rendre en centre-ville, ce qui permettra de réduire les émissions en milieu urbain.

Le sous-amendement no 2588 de M. Pichereau concerne pour sa part les véhicules utilitaires légers. J'émettrai dessus un avis de sagesse. Je comprends bien que c'est la logistique du dernier kilomètre qui est ciblée, mais je rappelle aussi à M. Pichereau que les véhicules utilitaires légers de cette catégorie bénéficient déjà d'un bonus écologique de 6 000 euros, auquel s'ajoute le suramortissement. Si l'on y ajoute encore une majoration du suramortissement, je trouve que cela fait beaucoup. Il faudrait au moins s'interroger sur le cumul de ces dispositifs : si le suramortissement est renforcé, est-il vraiment légitime que ces véhicules utilitaires légers qui assurent le dernier kilomètre continuent à bénéficier de la prime à l'achat de 6 000 euros ?

J'émettrai aussi un avis de sagesse sur l'amendement de M. Woerth. Sa cible est bien les véhicules de transport de marchandises, et je suis sensible à l'argument relatif au soutien à la filière française des camions électriques. À partir du moment où les véhicules de 16 tonnes pourraient être concernés, je ne vois pas pourquoi les camions français ne bénéficieraient pas eux aussi d'un coup de pouce. Je ne raisonne pas là en fonction d'une quelconque idéologie, mais dans un souci de cohérence par rapport à notre objectif, qui est d'accélérer la transition énergétique dans notre pays. Comme je vous l'ai dit, madame Bonnivard, cela vaut aussi pour les véhicules de chantier : tous les véhicules de chantier « propres » pourront bénéficier de la mesure de suramortissement, afin d'accélérer la transition énergétique. Nous serons bien contents quand, grâce à ces dispositifs qui viendront compenser la mesure concernant le gazole non routier, nous aurons sur nos chantiers des véhicules plus respectueux de l'environnement.

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