Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 22 octobre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Article 37 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Il ne vous surprendra pas : il est dans la droite ligne de mon intervention au cours du débat.

La contribution de la France au budget de l'Union européenne ne cesse d'augmenter, et il n'est pas prévu que cela s'arrête. En 2019, nous allons débourser plus de 21 milliards d'euros, soit 1,6 milliard de plus que l'année dernière. Je ne vous cache pas mon inquiétude face à cette flambée, d'autant plus que le budget européen dépend de plus en plus des contributions nationales, car les ressources propres de l'Union s'étiolent dangereusement. Il me semble périlleux d'encourager ce phénomène.

Par ailleurs, je l'ai dit au cours de mon intervention, les dépenses liées aux institutions elles-mêmes sont en constante augmentation : elles atteindront 10 milliards d'euros en 2019. La Cour des comptes européenne pointe du doigt le manque de clarté des programmes de dépense de l'Union. Pourquoi demander toujours plus d'efforts aux Français et aux collectivités territoriales sans exiger les mêmes efforts des institutions européennes ? Comment expliquer aux Français que l'on impose régulation et sacrifices aux collectivités tout en fermant les yeux sur l'augmentation constante du budget européen ?

Par ailleurs, alors même que les retraités sont toujours plus taxés en France, on apprend que, dans la contribution de la France au budget de l'Union européenne, 13 millions d'euros sont prévus pour financer une partie des 68 millions d'euros promis à la Turquie au titre du protocole de Berlin, pour qu'elle gère la question des immigrés syriens. Or l'Union ne procède à aucun véritable contrôle en la matière, alors que le régime d'Erdogan inquiète de plus en plus.

Il faut mettre un coup d'arrêt à ces dépenses, ou du moins les contrôler. Elles coûtent cher et ne servent pas les différentes nations européennes. C'est pourquoi je propose de diminuer la contribution de la France au budget de l'Union. Je crois que la Commission européenne ne pourra pas nous en vouloir, puisqu'elle nous enjoint en permanence de réduire notre déficit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.