Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du lundi 5 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

et, de l'autre, ignorer l'impact de l'augmentation du coût de l'énergie sur des millions de Français qui ne bénéficient pas comme nous, chers collègues, de moyens dédiés pour leur mobilité. Des millions de Français payent leur mobilité avec leurs propres moyens. Il y a une véritable révolution de classe à accomplir en la matière. Les ouvriers, les agents de maîtrise supportent le coût de leurs déplacements quotidiens ; ce n'est pas le cas des cadres ni des dirigeants. Il faut restaurer l'égalité devant la mobilité, et d'abord pour le travail et les études.

Oui, la hausse de la fiscalité environnementale est nécessaire, mais à la condition d'une juste répartition. Or, outre la disparition de l'ISF, je note celle de l'aide aux vélos électriques. L'aide à la rénovation thermique des fenêtres a également disparu, alors que c'est souvent la seule rénovation thermique accessible à certains propriétaires. Je ne parlerai pas de certains types de chauffage.

Nous souhaitons que le supplément de 3 milliards d'euros attendu de la fiscalité environnementale en 2019, auquel on peut ajouter près de 1 milliard d'euros attendus de la fin de la défiscalisation des carburants non routiers, soit consacré à des mesures d'accompagnement des classes moyennes, des ménages modestes, des artisans et des PME vers la transition écologique. Ainsi, le montant du chèque énergie doit être multiplié par deux. De nouveaux dispositifs d'aide à l'acquisition de véhicules doivent permettre une conversion plus rapide. D'ailleurs, où en est la voiture à deux litres ?

Il y a la question des infrastructures. Il y a une reprise en main de l'aménagement du territoire. Nous aurions aimé que le « en même temps » macronien s'applique à la transition écologique et énergétique, qu'une trajectoire fiscale volontariste réponde à l'urgence écologique. Surtout, nous aurions aimé un calendrier soutenu et validé des mesures d'accompagnement, voire de transformation anticipée. Nous savons que la France, dont le déficit commercial colossal est dû pour les deux tiers à la facture énergétique, doit changer ; mais ce changement doit se faire depuis les territoires.

En conclusion, je souhaite que la programmation pluriannuelle de l'énergie, PPE, n'échappe pas au débat démocratique, d'autant que le débat public n'a pas permis d'aller aussi loin que nous le souhaitions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.