Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 16h05
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Je remercie ma collègue de La République en marche car elle a énoncé un certain nombre d'arguments, même si nous ne sommes pas convaincus.

Je vous rappelle que le projet de loi de finances rectificative, l'année dernière, est revenu sur la taxe sur les dividendes après que le Conseil constitutionnel l'a déclarée illégale. Ce sont ainsi 10 milliards qui ont été remboursés aux plus riches ! On peut ne pas être d'accord mais cela figurait dans le budget rectificatif. Des ajustements, et plus encore – 10 milliards, cela n'en relève plus ! – sont donc possibles si la situation le nécessite.

En l'occurrence, tel est le cas. Le mouvement de contestation de votre politique injuste et inefficace s'accroît dans notre pays. Il suffit de regarder les chiffres de l'INSEE depuis le début de l'année, monsieur Darmanin, qui montrent à quel point vous êtes loin d'avoir un bilan simplement passable sur le plan économique – pourvoir d'achat, consommation populaire, chômage, etc. – sauf s'agissant des dividendes qui, pour répondre à Mme Hai à propos des cadeaux de l'ISF et de la flat tax, ont augmenté de 26 % au premier semestre de 2018, ce qui est deux fois plus que la moyenne mondiale. Je le répète, mais je n'ai jamais de réponse ! Votre politique est en effet efficace pour ceux avec lesquels vous voulez l'être.

Problème : le ruissellement est nul, comme vous devriez le reconnaître avec nous. Vous devriez donc également envisager de rectifier votre politique, ne serait-ce qu'en fonction des exigences des Français.

Je l'ai dit : le rétablissement de l'ISF pourrait compenser, au minimum, un moratoire sur la taxe carbone de manière à ce que celle-ci soit plus juste. Autre solution que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer : la taxation du kérosène des avions rapporterait 3 milliards d'euros, soit, l'équivalent de la part de la taxe carbone que vous n'affectez pas à la transition écologique. Vous voyez bien que des propositions existent !

Dernière chose : je regrette que personne ne m'ait répondu, même sur le principe, s'agissant de la proposition très sérieuse que j'ai faite. Recevons, nous, Assemblée nationale, une délégation des « gilets jaunes » pour entendre leurs revendications. Nous nous montrerions ainsi à la hauteur de la souveraineté populaire.

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