Intervention de Gilbert Barbier

Séance en hémicycle du lundi 3 juillet 2017 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Gilbert Barbier :

La France est aussi un territoire en proie à des fractures sociales, culturelles et numériques. À côté du monde urbain, il y a le monde rural, des territoires qui demandent des réponses adaptées, en particulier aux enjeux de la mondialisation. Je crains de voir s'installer une France à deux vitesses, s'amplifier une fracture entre le monde des métropoles récemment instaurées et le reste du territoire. Ce sentiment est perceptible dans nos campagnes et nos villes moyennes. Espérons que leur cri d'alarme sera entendu !

Le Président de la République a indiqué qu'il voulait une France protégeant les plus fragiles ; nous le voulons aussi. À cet égard, la réforme de la CSG suscite déjà des inquiétudes, notamment parmi les retraités. Sachez que mon groupe sera vigilant sur ce point au Sénat.

Enfin, la France est aussi tenue par des engagements européens. Avec l'Allemagne, notre pays est considéré comme un moteur de l'Union européenne, ce qui lui impose des devoirs. Le Président de la République a une vision très positive de l'Europe, ce qui ne peut que réjouir le groupe RDSE, attaché depuis toujours à la construction communautaire.

Mes chers collègues, nous sentons bien que nous nous trouvons à un tournant et que l'avenir de la France dépend de notre capacité à dépasser les blocages. Les sénateurs du groupe RDSE connaissent la partition qui consiste à considérer l'intérêt général avant ce que pourrait leur dicter leur parcours idéologique et partisan. Certes, nous avons des convictions politiques, mais elles sont fondées sur des valeurs républicaines, qui nous permettent le plus souvent de nous rassembler. La solidarité, la laïcité et l'humanisme nous guident et, tant que votre politique tendra vers ces objectifs, monsieur le Premier ministre, notre groupe sera à vos côtés.

Pour terminer, pardonnez-moi, mes chers collègues, d'évoquer avec émotion un souvenir personnel. Le 16 mars 1978 – c'était ma première campagne législative, comme beaucoup d'entre vous viennent de la vivre –, et Simone Veil, alors ministre de la santé et de la famille, qui était venue me soutenir à Dole, déclarait : « On ne peut tout faire à la fois, mais nous pouvons tous ensemble progresser dans une politique sociale de justice et de liberté et, surtout, ne pas nous laisser aller aux promesses qui portent atteinte à nos libertés. » À cet instant, mes pensées vont vers cette grande dame.

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