Intervention de Bénédicte Taurine

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2017 à 9h30
Compétitivité de l'agriculture française — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBénédicte Taurine :

Il faut garantir des prix qui prennent en compte le coût de production et la réalité du territoire. Comme le dit Alain Rivière, éleveur de mérens et de limousines, un hectare en Ariège ne correspond pas à un hectare dans la plaine du Lauragais, et en encore moins dans la Beauce. Il est nécessaire de prévoir une compensation importante lorsque les handicaps naturels sont avérés, particulièrement dans les zones de montagne. Chaque paysan doit recevoir un revenu décent, issu en tout premier lieu de la vente de son produit.

Nous comptons favoriser la relocalisation des productions et l'agriculture biologique. Cela supposerait d'utiliser le levier de la restauration collective, comme je le disais précédemment, et de revaloriser les aides, notamment en zone de montagne.

Dans les départements de montagne, la pratique du pastoralisme est essentielle et doit être valorisée, car elle joue un rôle important dans la conservation du patrimoine. Le pâturage est la seule solution permettant d'entretenir les espaces naturels, de les laisser ouverts et accessibles et de contribuer à la prévention des risques naturels que sont les incendies ou les avalanches. Par ailleurs, du point de vue social, l'activité pastorale constitue généralement le dernier rempart à l'abandon des territoires et contribue au maintien d'un tissu économique, touristique et humain dans des zones défavorisées. Il est nécessaire de prendre cette question à bras-le-corps.

Bref, les solutions sont là ; il ne manque plus que la volonté politique. Le modèle développé depuis l'après-guerre et renforcé dans la proposition de loi du groupe Les Républicains fait de la course à la production et à la compétitivité une priorité. C'est cette logique que nous combattons. L'agriculture doit être source de vie, pour les consommateurs, pour les paysans, pour l'environnement et pour notre territoire. C'est cette vie que nous devons défendre. Nous rejetons la logique générale de ce texte, mais appelons d'urgence à l'élaboration d'une nouvelle législation pour une agriculture vivante, paysanne et écologique.

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