Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Le signal est désastreux. Vous avez renoncé à réaliser de véritables économies structurelles. Ce matin, un budget déficitaire de plus de 100 milliards a été voté. Demain, notre dette représentera plus de 100 % de la richesse nationale et nous allons emprunter sur les marchés 200 milliards d'euros, ce qui est un record absolu.

Vous voulez un état d'urgence économique et sociale : sociale, sans doute, économique, certainement pas. Malgré une croissance forte depuis plusieurs années, le déficit s'établit dans l'article d'équilibre – de « déséquilibre », si j'ose dire – qui a été voté ce matin à 3,2 % ; il sera ce soir de 3,4 %, de 3,2 % l'année prochaine et, probablement corrigé des variations saisonnières liées au CICE, de 2,3 %. Attention à ne pas banaliser le franchissement des 3 % alors que la zone euro se situe en dessous d'1 %.

Il en est de même avec la convergence européenne : nous divergeons au lieu de converger davantage comme vous le souhaitiez vous en vouliez plus. C'est notamment le cas avec l'impôt sur les sociétés, nous le verrons dans un projet de loi de finances rectificative à venir. Pendant que nous discutons, l'Allemagne connaît un excédent de 10 milliards et l'Italie – l'Italie ! – annonce un déficit budgétaire de 2 %.

Ne voyez-vous pas que si nous ne sommes pas capables de réformer notre dépense publique en pleine période de croissance, nous n'en serons jamais capables ?

Nous ne nous opposerons pas à votre projet, mesdames les ministres, même si ses faiblesses sociales et les signaux économiques négatifs qu'il envoie sont inquiétants. L'opposition tient un discours de responsabilité et, à ce titre, nous sommes prêts à travailler et à débattre avec la majorité, comme toujours, pour aider le Gouvernement à enfin déterminer un programme clair et juste de baisse de la dépense publique, sans laquelle il n'y aura ni augmentation durable du pouvoir d'achat, ni baisse des impôts

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