Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mercredi 23 janvier 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Traité d'aix-la-chapelle – brexit

Edouard Philippe, Premier ministre :

Monsieur le président Lagarde, en deux minutes, vous me posez des questions qui appellent, heureusement ou malheureusement, des réponses assez longues.

Ces questions ne sont pas sans liens. La première est relative à la relation franco-allemande dans le contexte de la construction européenne ; la seconde concerne les relations entre le Royaume-Uni et l'Europe dans le contexte d'une grande amitié et d'une longue alliance entre le Royaume-Uni et la France.

S'agissant de la relation franco-allemande, vous l'avez dit en commençant votre intervention, et je vous rejoins totalement : un lien très particulier s'est forgé entre la France et l'Allemagne, fait de proximité géographique et d'histoire entremêlées, de combats très rudes, mais aussi d'une formidable volonté de réconciliation incarnée à la fois par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer. Cette histoire très particulière est au coeur de notre paix, de notre prospérité et de nos perspectives de développement. C'est l'un des moteurs essentiels de la construction d'un ensemble européen plus stable, plus solide, plus prospère, et, surtout, mieux à même de faire valoir ses intérêts face aux autres grands blocs continentaux dont nous savons qu'ils sont animés – et comment le leur reprocher – d'une volonté de puissance et de préservation de leurs propres intérêts. Face à ceux-là, nous devons être forts et unis. Dans la relation franco-allemande se joue la capacité pour le bloc européen de disposer d'un moteur puissant, aligné, capable d'entraîner les autres partenaires.

En 1963, en signant le traité de l'Élysée, la France et l'Allemagne ont signé un traité de réconciliation ; hier, le Président de la République et la chancelière Angela Merkel ont signé un traité qui ne remplace évidemment pas celui de 1963, mais qui vient le compléter. C'est le traité d'une forme de convergence, convergence politique et convergence des volontés, pour faire en sorte que la relation franco-allemande continue d'être le moteur d'une construction européenne puissante, stable et assumée.

Vous avez raison : à l'occasion de la discussion et de la signature de ce traité, un certain nombre de fantasmes ont été agités par un certain nombre d'acteurs du débat public qui ont voulu, en la matière, marquer une distance très grande entre eux-mêmes et la réalité. Moi qui suis, comme vous et comme nous tous, normalement ici, attaché à la qualité du débat public, j'ai été comme atterré de la capacité que certains ont pu avoir d'affirmer crânement, sans dessiller, que, d'une façon quelconque, ce traité aurait eu comme objectif de céder l'Alsace et la Lorraine à l'Allemagne. Mais, enfin, de quoi parlons-nous !

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