Intervention de Olivier Perot

Réunion du jeudi 17 janvier 2019 à 9h30
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Olivier Perot, président de France énergie éolienne :

Il y a dans ce que j'ai entendu une grosse incompréhension, me semble-t-il, s'agissant de la place des moyens carbonés dans les systèmes électriques. L'Allemagne et la France ont des histoires et des mentalités très différentes relativement à leurs systèmes électriques. L'Allemagne a décidé, dans sa transition énergétique, d'éteindre d'abord le nucléaire avant les moyens carbonés. Dans le mix électrique allemand, la production carbonée d'électricité n'a pas varié au cours des dix dernières années ; c'est la production nucléaire qui a baissé et qui a été remplacée par la montée en puissance des énergies renouvelables. Dans les dix, quinze ou vingt prochaines années, le mouvement va se poursuivre et l'Allemagne ira à 100 % de renouvelables à long terme, éteignant petit à petit les moyens carbonés. La France a fait un choix différent : réduire d'abord les moyens carbonés et ensuite le nucléaire. Mais il n'y a pas de relation entre les renouvelables et les besoins de moyens thermiques.

Une phrase du rapport de RTE confirme ce point : « Développer un système reposant à 70 % sur des énergies renouvelables ne conduit en aucun cas à doubler la capacité renouvelable par des moyens thermiques et les argumentaires alarmistes consistant à considérer nécessaire le développement de moyens de secours systématiques font fi, d'une part, de l'interconnexion de la France avec ses voisins, qui permet de mutualiser les flexibilités, et, d'autre part, d'une analyse de la contribution statistique de l'éolien et du photovoltaïque à la sécurité d'approvisionnement. » Comme je l'indiquais en introduction, RTE, dont personne ne peut contester le professionnalisme, ne voit pas de difficulté à intégrer de très fortes proportions de renouvelables sans avoir besoin de moyens de secours thermiques.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.