Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 5 février 2019 à 21h30
Débat sur l'action de l'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en seine-saint-denis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur tout ce que nous avons entendu. Je veux donc entrer dans les travaux pratiques. Vous constatez comme nous les difficultés : il y a besoin de renforcer les moyens et surtout la qualité – je ne parle pas de la qualité ou de la bonne volonté des enseignants mais de leur expérience. Pour avoir été étudiant et pion en Seine-Saint-Denis pendant quelques années, j'ai vu la différence entre un professeur installé et un professeur qui ne l'est pas. Mais ce n'est pas l'objet de ma question.

Cela fait des années que j'essaye de faire avancer le sujet. Bientôt, la scolarisation à trois ans dans les écoles maternelles sera obligatoire. Depuis toujours, l'on considère que les enfants, y compris les allophones, c'est-à-dire ceux qui ne parlent pas français, baignent dans un océan de français en maternelle et qu'ils apprennent ainsi le français, de trois ans à six ans, sans pour autant disposer de l'aide d'un enseignant en capacité de leur apprendre la langue, leur enseignant n'ayant pas en réalité ces compétences.

Il y a des écoles en Seine-Saint-Denis – j'en connais dans ma circonscription et même dans ma commune – où les deux tiers des enfants d'une classe sont allophones : ils ne baignent pas dans un océan de français ; souvent, ils viennent de la même communauté et parlent donc leur langue à l'école . Mme Buffet, dont la circonscription est voisine de la mienne, voit de quel quartier je veux parler. Ainsi, 60 à 70 % d'enfants de trois à six ans sont là totalement inutilement : ils n'apprennent rien, nous gaspillons l'argent du contribuable et le temps des professeurs. Imaginez quelle idée de l'école se fait cet enfant, à cet âge si important, et quelle idée sa famille se fait de l'institution scolaire ! Lorsque j'étais maire, j'apprenais à lire, à écrire et à parler français aux parents cependant que l'éducation nationale ne le faisait pas pour les enfants.

Je ne réclame pas une mesure générale mais le Président de la République parle de politiques différenciées. Dans certaines écoles, dans notre département, il faut savoir différencier en affectant un professeur de français langue étrangère dans ces classes : sinon, nous aurons commencé à rejeter ces enfants avant même qu'ils ne mettent un pied dans notre système scolaire.

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