Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 février 2019 à 21h30
Débat sur l'action de l'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en seine-saint-denis

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Monsieur le président Lagarde, votre intervention me permet de prolonger mon propos de tout à l'heure sur les aspects qualitatifs. Ce sujet concerne tout d'abord notre capacité à assurer l'accueil des élèves allophones dans les structures spécialisées – les centres académiques pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs, dits CASNAV – ; des efforts importants sont déjà faits par l'éducation nationale en la matière. Cela suppose également une formation particulière des professeurs, notamment à l'école maternelle. C'est tout à fait la direction que prennent les politiques que nous sommes en train de mener puisque, si l'on se dirige vers une certification spécifique à l'école maternelle en France, celle-ci comportera cette dimension. C'est dans le cadre que j'énonçais précédemment, c'est-à-dire celui d'une gestion des ressources humaines de proximité, que l'on peut faire cela. Il est toutefois important de souligner que les politiques éducatives sont étroitement dépendantes des autres politiques et notamment de la manière dont on répartit les populations sur un territoire donné. Dans le cas que vous évoquez, il semblerait que cela soit une des données du problème.

Je suis très ouvert sur ce sujet. Nos débats doivent déboucher sur un certain nombre d'éléments très concrets, les problèmes étant assez largement identifiés. Pour ma part, nos débats me permettront de sérier plusieurs éléments. Ainsi, sur la question du taux de remplacement, je ferai la même remarque que tout à l'heure : les moyens de remplacement existant en Seine-Saint-Denis sont supérieurs à la moyenne nationale. J'ai entendu une association se plaindre qu'un même enseignant avait été remplacé dix-sept fois dans l'année par une personne différente. C'est évidemment un énorme problème mais celui-ci ne tient pas tant au manque de moyens de remplacement – il est incroyable que l'éducation nationale arrive à remplacer dix-sept fois ! – qu'au fait qu'il ait fallu faire dix-sept fois appel à un remplaçant ! Pourquoi un tel absentéisme, quelles en sont les causes profondes : voilà la vraie question qu'il faut se poser lucidement.

De façon générale, il faut faire attention à ne pas systématiquement imputer cette situation à un manque de moyens : c'est parfois le cas mais pas toujours. Les enjeux sont davantage qualitatifs : la stabilité des personnels, notre manière de les affecter, l'adaptation de leur formation aux situations particulières, et également la répartition des élèves.

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