Intervention de Pr Francelyne Marano

Réunion du jeudi 17 janvier 2019 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pr Francelyne Marano, professeure émérite de biologie cellulaire à l'université Paris Diderot, membre du Haut Conseil de santé publique, présidente de FRANCOPA (Plateforme nationale pour le développement des méthodes alternatives en expérimentation animale) :

- Ce débat sur la prédictivité des tests animaux par rapport aux tests in vitro existe depuis que je travaille dans ce domaine. Et cela concerne essentiellement la sécurité des produits chimiques et du médicament. Mais nous avons aussi tout ce qui concerne la recherche fondamentale sur le fonctionnement du vivant et sur les pathologies, et là, en général, on associe toujours à la fois l'approche chez l'animal et l'approche in vitro, ceci dans le cadre de consortiums de laboratoires, dans lesquels chacun a son domaine de compétences. C'est assez naturel que quelqu'un qui travaille dans le domaine de l'expérimentation animale dans le cadre de ses recherches n'associe pas lui-même directement les méthodes cellulaires ou les méthodes in silico. Il va s'associer pour cela à d'autres chercheurs qui auront la capacité de le faire.

La nécessité de travailler en consortium est un point très important ; c'est ce qui se fait dans la recherche fondamentale, et maintenant dans les recherches plus appliquées. C'est la complémentarité des approches qui permet d'arriver à expliquer les mécanismes biologiques.

Dans le domaine de la sécurité des produits chimiques et du médicament, les méthodes dites substitutives doivent prouver leur efficacité à modéliser ce qui se passerait si l'homme était en contact avec le produit ou le médicament. C'est pourquoi à l'ECVAM, on met tant de temps à valider une méthode. Et c'est tout à fait dommage que l'ECVAM ne travaille pas plus rapidement, sans doute par manque de moyens.

Je rejoins M. Ménache là-dessus : les moyens manquent pour faire évoluer correctement ces méthodes. En France en particulier, il faut des plateformes technologiques qui associent toutes les compétences pour réaliser ces transferts de méthodes. Une équipe seule ne peut le faire. Les méthodes qui existent dans les laboratoires de recherche sont développées dans des buts très précis, pour étudier tel mécanisme d'action, souvent très pointu. Il faut pouvoir les transférer ensuite vers les applications, et aussi vers les biotechnologies.

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