Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 15h00
Questions sur la politique familiale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Il est heureux que nous puissions aborder aujourd'hui la question de la politique familiale car ce thème crucial, qui n'a pas été retenu parmi ceux du grand débat, est le parent pauvre de votre programme.

Le nombre de naissances en France est en baisse, pour la quatrième année consécutive, et le solde naturel n'a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Vous expliquez cette baisse du taux de fécondité par le recul de l'âge de la maternité. C'est vrai, mais vous faites totalement l'impasse sur les raisons de ce recul.

Alors que les familles françaises constituent le socle de notre société, de notre nation, le premier lieu de sociabilité, votre gouvernement ne semble pas particulièrement s'en préoccuper. Bien au contraire, vous n'avez de cesse de matraquer toujours plus ces familles et de remettre en cause l'autorité parentale – il faut dire que la loi anti-fessée était de première urgence.

Allocations familiales sous conditions de ressources, imposition de la majoration de retraite pour les retraités ayant élevé trois enfants ou plus, modification du congé parental, baisse du plafond du quotient familial, décalage du versement de la prime de naissance... Cette liste, hélas, n'est pas exhaustive et, si vous n'êtes pas toujours à l'initiative de ces initiatives regrettables, vous ne semblez pas disposés à faire marche arrière.

Pourtant, selon une enquête de l'Union nationale des associations familiales, 53 % des ménages français auraient aimé avoir davantage d'enfants, ce qui aurait pu faire monter le taux de fécondité à 2,8 alors qu'il était de 1,87 enfant par femme en 2018.

Ce décalage s'explique notamment par des difficultés financières. Les attentes de ces ménages vis-à-vis de l'État sont claires : qu'on leur facilite l'accès aux équipements collectifs, surtout aux crèches – reconnaissons que pour certaines d'entre elles, en particulier les associatives, la suppression des emplois aidés fut une vraie difficulté – et qu'on leur apporte un soutien financier.

Cet immense chantier requiert une volonté politique forte. Souhaitez-vous soutenir enfin les familles françaises et de quelle manière ?

Par ailleurs, le ministre des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, a annoncé le report du projet de loi bioéthique, dont plusieurs aspects pourraient bouleverser la structure familiale traditionnelle. Qu'en est-il exactement de la modification de cet agenda ?

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