Intervention de Laurence Trastour-Isnart

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart :

« Le lycée professionnel a vocation à être pour les élèves un tremplin vers une insertion immédiate dans la vie active ou vers des poursuites d'études réussies » : telle est, monsieur le ministre, la première phrase de votre « édito » sur le site www. education. gouv. fr.

Je partage totalement cette vision. Alors pourquoi les élèves perdront-ils en 2019, avec votre réforme, quatre heures de cours par semaine, soit un temps de formation important ? Sur toute la durée de la formation, les heures consacrées aux mathématiques diminueront de 16 %, celles consacrées au français de 13 % et celles consacrées à la deuxième langue vivante de 50 %.

Avec l'affaiblissement des matières générales, il sera de plus en plus difficile pour les élèves titulaires d'un bac professionnel de poursuivre leurs études. J'ai été alertée, dans ma circonscription, par des enseignants du lycée professionnel Escoffier, acteurs majeurs de la formation et de l'insertion professionnelles de nos territoires, sur les conséquences néfastes de la mise en place de la réforme.

Les heures de cours diminueront et des formations seront regroupées en familles de métiers, et ce dans l'unique but de réaliser des économies, non d'assurer la réussite de nos enfants. La suppression de filières du baccalauréat professionnel et leur regroupement dans des établissements plus éloignés fracturent encore plus nos territoires. La réforme obligera les élèves à se rendre dans des établissements souvent plus éloignés que leur bassin de vie et d'emploi, alors même que le grand débat montre une demande de plus grande proximité.

Nous pouvons aussi craindre que les partenariats conclus par les établissements avec les entreprises locales soient moins engageants, donc moins efficaces pour favoriser l'emploi des jeunes, et que cela nuise à la vie économique de nos territoires.

De même, la diminution des dotations en moyens humains, à travers la suppression de postes de professeur – 900 postes seront supprimés dans les lycées professionnels à la rentrée prochaine – , entraînera une nouvelle dégradation des conditions d'enseignement et d'accueil de nos élèves. Les moyens alloués aux lycées professionnels et le maintien de l'ensemble des filières actuellement proposées me semblent essentiels pour l'avenir de nos jeunes.

Monsieur le ministre, quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter le décrochage scolaire, pour que chaque jeune ait un choix de formation et pour que le lycée professionnel soit un véritable tremplin ?

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