Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2019 à 15h00
Débat sur la réduction drastique du nombre d'emplois aidés et son impact sur les tissus de solidarité au niveau local

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

La troisième chose sur laquelle nous devrions aussi être d'accord, c'est qu'une pure logique de traitement statistique des chiffres du chômage, plusieurs fois pratiquée par le passé – en général dans la dernière année d'un quinquennat – , crée de faux espoirs chez les demandeurs d'emploi en raison de taux d'insertion bas, et se révèle un trompe-l'oeil.

Avant d'en venir aux contrats aidés, je voudrais vous donner la vision stratégique d'ensemble de mon ministère : il s'agit de revoir l'ensemble de la politique d'inclusion dans l'emploi des populations les plus vulnérables.

Dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, annoncée par le Président de la République le 13 septembre 2018, ce chantier de l'insertion dans l'emploi est des plus essentiels ; il vient compléter la réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage prévue dans la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre dernier.

Aujourd'hui, le taux de chômage a globalement baissé, passant de 9,7 % à 8,8 % depuis notre arrivée aux responsabilités ; c'est un progrès même s'il reste très haut. Il y a cependant une énorme différence en fonction de la qualification : il représente 3,8 % chez les cadres, 6 % pour l'ensemble des demandeurs d'emploi dotés d'une qualification, et 18 % pour ceux qui n'en ont aucune. Pour ces derniers, non seulement il est plus difficile de trouver un emploi, mais il s'agit le plus souvent d'un emploi précaire, moins bien payé et avec des conditions de travail difficiles. Si l'on veut mettre à nos concitoyens le pied à l'étrier pour une inclusion durable dans l'emploi, le volet formation est évidemment très important.

C'est pourquoi nous avons décidé d'investir massivement dans le plan d'investissement dans les compétences : un million de jeunes et un million de demandeurs d'emploi de longue durée seront formés dans les années qui viennent ; onze régions métropolitaines sur treize ainsi que plusieurs régions d'outre-mer ont déjà signé avec l'État un accord à cet effet.

Mais ces actions s'inscrivent dans une approche plus générale. Je tiens, à cet égard, à distinguer dans mon propos ce que le Gouvernement accomplit en termes de politique d'inclusion dans l'emploi et en faveur du développement du secteur associatif.

Premièrement, et cela a été souligné dans les différentes interventions, il faut être au plus près du terrain pour s'adapter aux besoins. Selon que l'on est en zone rurale ou urbaine, en zone de montagne ou portuaire, les besoins et les réponses à apporter ne sont pas forcément les mêmes ; le tissu associatif lui-même n'est pas partout pareil. Il faut en tenir compte, car cela constitue un point d'appui dans la politique d'inclusion dans l'emploi. C'est pourquoi le Fonds unique d'inclusion dans l'emploi réunit tous les moyens dédiés à l'insertion professionnelle – 1,7 milliard d'euros ont été investis cette année dans les communes et dans les départements pour l'inclusion.

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