Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du jeudi 7 mars 2019 à 9h30
Rétablissement de l'isf et renforcement de la progressivité de l'impôt sur le revenu — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne, rapporteur de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Je m'étais un peu avancé en disant que nous n'allions entendre que des choses déjà dites…

Chère Cendra Motin, je voudrais revenir au pourquoi. Nous avons travaillé sur le comment, mais je croyais que le message, s'agissant du pourquoi, était passé et partagé.

Pourquoi, donc ? Parce qu'il faut ouvrir les yeux, regarder ce qui se passe dans notre pays. On ne peut pas l'ignorer. Tous les Français ne sont pas dans la rue, mais beaucoup le sont par délégation, beaucoup confient à d'autres le soin d'expliquer pourquoi – pourquoi il est difficile de finir le mois, pourquoi on parle du deux poids, deux mesures.

Pourquoi ai-je voulu revenir sur la suppression de l'ISF ? Il faut d'abord rappeler qu'elle a été avancée. Vous avez fait référence au programme d'Emmanuel Macron, mais – et ce n'est pas moi qui le dis, c'est M. Aghion, qui a travaillé sur le programme présidentiel et dont je suppose, sans le connaître, que c'est un homme respectable – en réalité, vous avez remis en cause le « en même temps » que ce programme énonçait. Vous avez commencé par supprimer l'ISF en même temps que vous alourdissiez la CSG pour les retraités, quand il aurait fallu, dit M. Aghion, supprimer l'ISF en même temps que la taxe d'habitation.

Aujourd'hui, les mesures que vous avez prises nourrissent un véritable sentiment d'injustice. Et il ne vous suffira pas de dire que, bien que vous vous soyez privés de 3,5 milliards d'euros de rendement de l'impôt sur la fortune, vous êtes finalement parvenus à proposer diverses autres mesures : le sentiment d'injustice est là, il est très largement partagé, et vous ne vous en sortirez pas en le balayant d'un revers de main.

Je tiens également à dire, puisque certains en ont reparlé, que le coût de la révision des tranches d'imposition est de 6,6 milliards d'euros selon les services de Bercy, et non de 12 milliards ni de 24, en tenant compte de l'amendement, madame la secrétaire d'État.

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