Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 1er

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Les choix n'ont donc pas été administratifs : ils ont été politiques. Il faut oser le dire.

Pour éviter un mouvement de balancier, nous devons d'ailleurs rester vigilants sur le nombre de médecins qui seront formés dans les quinze ou vingt ans à venir. Le numerus clausus a déjà beaucoup augmenté et presque doublé, puisque nous formons plus de 9 000 médecins par an. Il ne faudrait pas que notre territoire connaisse un trop-plein de médecins dans vingt ou trente ans et que certains d'entre eux se retrouvent au chômage…

Soyons donc attentifs à cette régulation dans les années qui viennent. Je ne serai probablement pas au banc pour en parler, mais je pense que les députés qui siégeront encore alors devront se montrer vigilants sur ce point.

Monsieur Benoit, vous avez évoqué la question de la répartition. Il me semble vous avoir répondu.

À partir du moment où l'on peut diversifier les modes d'entrée dans les études médicales via des licences en dehors des UFR de santé, on pourra recruter des jeunes issus des territoires, y compris des plus ruraux d'entre eux.

Ce sera une grande différence avec la PACES actuelle, qui a nécessairement lieu dans des villes où sont situées des UFR de médecine.

Monsieur Vigier, je pense vous avoir répondu : la limite de formation existe aujourd'hui en France pour tous les cursus universitaires, autant en santé que pour les autres.

Madame Fiat, vous dites que l'article 1er est vide et que vous nourrissez une inquiétude. Oui, il existe aujourd'hui une forme d'incertitude, puisque tout cela est en train d'être discuté avec les doyens d'université et avec les syndicats étudiants.

Tout le monde s'accorde cependant, à l'heure actuelle, sur l'instauration de plusieurs modes d'entrée, avec des mineures santé et des majeures scientifiques.

Cette diversification possible des modes d'entrée entraînera probablement dans certaines universités la prédominance d'un mode d'entrée et de sélection.

En ce qui nous concerne, nous ne voulons pas recréer une PACES, ni un portail santé, ni une licence santé : nous voulons vraiment proposer divers modes d'entrée dans les études médicales.

Vous avez raison, il faudra diversifier les lieux de stage : si nous augmentons le nombre d'étudiants en formation dans nos hôpitaux, il faudra en effet les faire sortir des hôpitaux et leur proposer des stages en médecine libérale, dans des hôpitaux non universitaires, et notamment dans des hôpitaux de proximité, afin de leur permettre de découvrir un autre mode d'exercice.

Tel est évidemment l'objectif que nous poursuivons.

Je crois avoir répondu à tous les députés qui se sont exprimés.

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