Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir du théâtre le lavoir moderne parisien

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'état auprès du ministre de l'économie et des finances :

La direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France a été saisie par les deux associations théâtrales Procréart et Graines de soleil d'une demande de protection du Lavoir moderne parisien au titre des monuments historiques. Après plusieurs visites sur place, la DRAC a toutefois considéré que l'édifice ne remplissait pas les conditions pour une protection au titre des monuments historiques – ce qui aurait apporté une réponse à vos inquiétudes.

Saisie en parallèle par la DRAC, la mairie de Paris a indiqué qu'une protection au titre du plan local d'urbanisme – PLU – n'était pas non plus justifiée, compte tenu des nombreuses transformations subies par les lieux : ne subsiste en effet de l'ancien lavoir que la structure en charpente de la salle inférieure, visible dans l'actuelle salle de théâtre. Le signalement existant de la parcelle au PLU « pour son intérêt patrimonial, culturel ou paysager » apparaît donc suffisant au vu de l'état et des caractéristiques des bâtiments. Ceux-ci sont par ailleurs situés dans le périmètre de protection des abords de l'église Saint-Bernard, mais hors champ de visibilité.

En vertu de l'ordonnance de 1945 sur les salles de spectacles, tout changement d'affectation ou tout projet de démolition d'un lieu abritant une salle de spectacle est en revanche soumis à autorisation du ministre chargé de la culture. La direction générale de la création artistique du ministère de la culture avait rappelé cette réglementation au précédent propriétaire des lieux par un courrier en date du 23 octobre 2012. Toutefois, si la protection conférée par l'ordonnance précitée vise à préserver la destination des lieux de théâtre, elle ne permet pas de s'opposer au droit du propriétaire de mettre fin au bail. De plus, elle ne trouvera à s'appliquer que lorsque le propriétaire aura manifesté son intention de démolir ou de changer l'affectation de la salle de spectacle.

Or, à ce jour, il ressort de plusieurs rencontres des services de la ville de Paris avec le propriétaire du Lavoir moderne parisien qu'il n'a pas été question de faire disparaître la salle, ni d'en modifier l'affectation – ce qui, je l'espère, va dans le sens que vous souhaitez.

Le ministère de la culture a demandé à ses services de suivre avec la plus grande attention la situation du Lavoir moderne parisien, ainsi que l'activité théâtrale de l'association Graines de soleil, qui effectue un travail remarquable.

Nous partageons votre objectif : préserver l'affectation culturelle de ce lieu.

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