Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 15h00
Débat sur la transition écologique

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Mais, ce 10 décembre, le Président de la République a aussi lancé le grand débat national, le coup d'envoi de cet exercice démocratique inédit, destiné à la fois à écouter, à consulter et à dialoguer avec les Français pour que ceux-ci puissent s'exprimer, renouant ainsi avec l'idée d'un projet collectif, au-delà des revendications individuelles ou catégorielles.

La discussion qui nous réunit aujourd'hui revêt donc une importance particulière, puisque nous sommes maintenant au terme de ces trois mois de grand débat, trois mois qui ont permis de poser un diagnostic. Dès la semaine prochaine, les garants du grand débat en feront la restitution, en toute indépendance.

On a dit – je l'ai encore entendu cet après-midi – que ce mouvement de colère, de protestation, de contestation avait sans aucun doute des causes multiples. Je suppose – en tout cas, je préfère en faire le pari – que tous les responsables politiques, tous les élus de la République, ont condamné et condamnent les dérives violentes qui, aujourd'hui encore, se poursuivent, soi-disant au nom du mouvement des gilets jaunes, alors que l'on voit bien que celles et ceux qui commettent ces dégradations ou ces violences, notamment contre les policiers, n'ont plus grand-chose à voir avec une quelconque revendication économique ou sociale.

Tels étaient les sujets qui, dans les premiers temps, ont conduit un certain nombre de Français à se mobiliser.

On se souvient qu'a été mise en avant la thématique du pouvoir d'achat, mais je crois possible de parler, comme l'a fait le secrétaire général de la CFDT, de « pouvoir de vivre », cette expression recouvrant aussi les niveaux de revenu, de salaire et d'impôt. Tous ces sujets ont d'emblée été évoqués.

Cet après-midi encore, j'ai entendu dire, notamment par des responsables politiques, que le mouvement des gilets jaunes aurait été suscité par la fiscalité écologique, particulièrement la taxe carbone – on trouve également cette thèse dans les médias. Je crois important d'examiner cette analyse, que nous ne sommes pas obligés de partager.

J'ai rencontré de nombreux gilets jaunes dès novembre et décembre 2018, puis j'ai participé à de nombreux débats partout en France. Or, dès le début du mouvement, j'ai constaté que le mouvement de protestation qu'avait suscité en octobre la question du prix des carburants n'était pas dirigé contre l'écologie ni même contre la fiscalité écologique, mais…

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