Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 9 mai 2019 à 15h00
Interdiction effective de la pêche électrique — Présentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Sur ce point, monsieur le rapporteur, vous avez raison, nous avons besoin, non seulement des députés des façades maritimes – dont M. Jumel, naturellement – , mais aussi de l'ensemble de la représentation nationale.

Le deuxième aspect clé est la répartition équitable des quotas de pêche. C'est tout le débat que nous avons mené en décembre dernier, à Bruxelles. Ces deux discussions sont cohérentes et concomitantes. L'une ne peut aller sans l'autre.

S'agissant de l'état des ressources, le dernier rapport scientifique sur l'évolution de la politique commune de la pêche remis à la Commission européenne confirme que la pression de pêche baisse fortement dans les eaux de l'Atlantique nord-est. Le taux d'exploitation moyen correspond désormais au rendement maximal durable.

Nous ne pouvons pas laisser dire que la ressource se trouve en difficulté et qu'il y aurait une surpêche. Cela n'est pas vrai. La situation est rentrée dans l'ordre. L'évolution des pratiques de pêche et des pêcheries françaises ainsi que l'attention portée aux aspects écologiques et à la régénération de la ressource ont permis d'aboutir à ce résultat.

Je voudrais ici rappeler que la baisse de la pression de pêche permettant ces résultats s'est faite au prix d'efforts importants du secteur, avec, depuis de nombreuses années, une réduction des quotas de pêche et du nombre de navires. Je veux saluer les pêcheries françaises qui ont réalisé ces efforts. C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons guère aller plus loin aujourd'hui, et qu'il faut garantir aux navires et aux pêcheurs français de pouvoir continuer à faire leur travail.

Dans ce contexte d'amélioration continue de l'état des stocks, la conjoncture économique est aujourd'hui globalement favorable à la pêche française. Je souhaite cependant renforcer l'attractivité de la filière, et répondre à une situation paradoxale. Bien que les opportunités d'embauche soient réelles dans ce secteur, la plupart des armateurs, propriétaires des navires, ne trouvent pas de jeunes marins à embaucher. Nos lycées maritimes, plutôt remplis, voient leurs élèves quitter ensuite la France, par exemple pour devenir skipper dans des mers turquoise, plus chaudes, plutôt que de travailler dans la marine de pêche, alors que des investissements sans précédent ont été réalisés, que les navires ont été modernisés, que les salaires sont élevés. Erwan Balanant me donne la possibilité de lancer un appel à la jeunesse française : si vous avez le goût de l'aventure, si vous voulez recevoir une formation, allez dans les lycées maritimes – comme dans les lycées agricoles, d'ailleurs. Vous y serez formés, vous trouverez un métier et vous pourrez vivre des aventures remarquables !

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