Intervention de élisabeth Borne

Séance en hémicycle du lundi 3 juin 2019 à 21h30
Mobilités — Discussion générale

élisabeth Borne, ministre chargée des transports :

Oui, monsieur le député Duvergé, nous soutenons le développement de la mobilité électrique mais pas uniquement, et pas uniquement celle qui se fonde sur les batteries. Nous devons certainement soutenir la filière de l'hydrogène et c'est ce que nous faisons avec des aides systématiquement neutres sur un plan technologique et des appels à projet – je pense en particulier aux 50 millions permettant de soutenir les projets de « territoires hydrogène », au soutien des bioGNV et, plus généralement, des biocarburants. Nous y reviendrons lors des débats.

J'ai également entendu les questions sur la trajectoire des investissements prévus dans ce projet de loi. Nous pourrons aussi y revenir mais je peux vous assurer qu'elle correspond bien à l'ambition du scénario central du Conseil d'orientation des infrastructures – COI.

J'ai entendu les questions concernant les ressources. Des réponses ont d'ores et déjà été apportées pour les stabiliser et donner des perspectives avec, notamment, l'affectation d'une part de TICPE. Nous débattrons de cette question importante qu'est la contribution des activités et des modes polluants au financement de la mobilité propre. Cela permettra d'éclairer les dispositions qui seront ensuite inscrites en loi de finances.

Un mot sur le transport de marchandises, monsieur le député Potier. Oui, nous prenons en compte ces enjeux, y compris s'agissant de la logistique du dernier kilomètre. Nous ne pouvons évidemment pas ignorer un tel sujet alors que le e-commerce croît de 15 % par an. On ne peut pas à la fois vouloir diminuer la place de la voiture dans nos villes et voir le nombre de camionnettes se multiplier ! Oui, nous prenons en compte ces enjeux de logistique urbaine ! Je pense que les collectivités disposent largement des outils nécessaires, comme nous l'assurent celles avec lesquelles nous travaillons, à Montpellier ou à Grenoble : elles peuvent réguler cette logistique-là. Nous y reviendrons lors de la discussion des amendements que vous avez déposés.

J'ajoute – c'est important – que nous avons prévu, en commission, d'inclure un volet logistique dans les plans de mobilité.

Il est certes important de traiter la question de la mobilité des personnes mais, aussi, le transport des marchandises. Ce projet soutient bien entendu le développement des modes alternatifs à la route, des modes plus propres : 2,3 milliards d'euros seront consacrés dans les dix prochaines années aux secteurs ferroviaire et fluvial, sans parler du canal Seine Nord Europe ou du projet Lyon-Turin. Peut-être sont-ce d'ailleurs les mêmes qui nous disent à la fois qu'il faut promouvoir le report modal et qu'il faut arrêter ce dernier projet ! Je rappelle que la part du transport ferroviaire entre la France et l'Italie est de 8 % et de 70 % entre l'Italie et la Suisse, qui dispose déjà de deux tunnels sur le modèle que nous voulons réaliser avec le projet Lyon-Turin.

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