Intervention de Pascal Brindeau

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 21h30
Relance de l'État en panne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

La séparation entre les uns et les autres et les nuances nombreuses qui s'y développent traversent depuis longtemps les différents courants de pensées.

Pour les députés du groupe UDI et Indépendants, la question qui se pose, et surtout les réponses que nous devons donner à nos concitoyens, ce n'est pas plus ou moins d'État, mais c'est « mieux d'État ». Le principe fondamental d'adaptabilité du service public exclut en effet que celui-ci soit figé dans sa conception, ses missions, son action ou ses organisations, l'objectif étant la satisfaction collective des besoins de nos concitoyens, le progrès et la cohésion nationale.

Ainsi, pour ne prendre que cet exemple de la fonction publique, nous divergeons sur plusieurs points avec l'analyse développée par nos collègues socialistes. En effet, nous ne partageons pas l'idée que le recours au contrat serait « l'antithèse de la fonction publique de carrière et de la logique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ». Tout au contraire, nous considérons qu'il est des métiers, au sein des trois fonctions publiques, qui devraient être dispensés du statut pour permettre aux employeurs publics de mieux recruter, de mieux rémunérer et d'offrir de meilleures perspectives de parcours professionnel que ce qu'impose aujourd'hui le cadre statutaire.

Par « mieux d'État », nous entendons également traiter la question du financement du service public, lequel provient d'une charge fiscale si lourde que nos concitoyens, nous le voyons bien, la supportent de moins en moins. En même temps qu'ils nous demandent plus de proximité et d'efficacité du service public, ils nous demandent que ce service public coûte moins cher.

En cela, nos concitoyens nous rappellent une autre urgence que l'urgence écologique, qui domine à raison nos débats : celle de la dette. Si nous devons léguer à nos enfants une planète vivable, nous devons aussi leur léguer des finances publiques viables. Proposer un plan d'aide de 500 à 600 millions d'euros pour les urgences est parfaitement louable dès lors que ces moyens financiers se traduisent par des moyens humains indispensables pour pallier la suractivité des services d'urgences face à la pénurie des médecins de ville.

Reste que cet effort financier ne saurait consister en un seul accroissement du déficit public et donc de la dette. Or, de cette exigence pour l'avenir, le texte ne dit mot, texte qui pèche par deux excès : d'une part le systématisme de la critique du Gouvernement quant aux orientations supposées de ses réformes qui conduiraient à toujours moins d'État et, d'autre part, une propension inquiétante à l'alourdissement du déficit et de la dette publique que sous-tendent les propositions avancées.

Pour ces raisons, les députés du groupe UDI et Indépendants ne voteront pas la présente proposition de résolution.

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