Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Je tiens à profiter de l'examen de ces amendements identiques pour clarifier le débat sur le niveau d'ambition, qui est entièrement légitime, et donc sur une accélération éventuelle du rythme auquel la France souhaite respecter ses engagements. La stratégie nationale bas carbone dépasse déjà le taux de 40 %, sans atteindre celui de 57 %. Je comprends d'autant mieux votre raisonnement, madame Batho, que je sais que vous développez par ailleurs un discours assez radical – je reprends le mot que vous avez employé. Nous assumons, quant à nous, un choix plus réaliste.

En revanche, je suis gêné, vis-à-vis de nos concitoyens, lorsque j'entends certains demander un relèvement du niveau de nos ambitions, alors qu'ils refusent, dans le même temps, les mesures concrètes permettant de les réaliser, non pas dans vingt ou trente ans, comme l'a souligné Mme Batho, mais dans les dix ans à venir – une durée qui dépasse celle d'un mandat politique mais sur laquelle il est possible d'agir – , a fortiori dans les cinq ans à venir. Si nous prenons ces mesures concrètes, nous nous heurtons alors non seulement à des résistances éventuelles de la part de la société française et de l'économie française, mais aussi à des campagnes politiques d'opposition systématique de la part de ceux-là même qui exigent une redéfinition à la hausse de nos ambitions.

Si cette opposition systématique provenait de climato-sceptiques – j'ai entendu ce matin, à la radio, M. Aliot douter de l'origine humaine du changement climatique – , elle serait compréhensible : à leurs yeux, nul besoin de faire des efforts ! Mais comment comprendre qu'une telle opposition puisse provenir de personnes qui déposent des amendements comme ceux que nous examinons en ce moment ? Dois-je vous rappeler les débats que nous avons eus à la fin de l'année dernière ? Je répète dans l'hémicycle ce que j'ai déjà dit en commission : lorsqu'il s'est agi d'évoquer un des outils – il n'est pas le seul – , qui est reconnu mondialement comme un des plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à savoir la fiscalité carbone, la majorité s'est sentie un peu seule pour le défendre devant les Français. Nous avons même dû faire face à un tir de barrage nourri de la part des oppositions unies.

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