Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

J'abonderai dans le sens de M. le rapporteur. J'aimerais tout de même demander aux députés de différentes tendances politiques qui déposent de tels amendements quelle est leur trajectoire, secteur par secteur. 33 % de la consommation des énergies fossiles concernent les transports, en l'occurrence les voitures individuelles, les camions et, marginalement seulement, le transport aérien et le transport maritime. Je voudrais savoir si, en onze ans, nous sommes capables de baisser de 50 %, c'est-à-dire plus que la trajectoire que nous avons déjà remontée de 30 % à 40 %. J'ai entendu des députés, notamment des membres du groupe de M. Rolland et M. Nury, expliquer que la simple perspective de ne plus vendre de voitures thermiques en 2040 était totalement irréaliste et posait des problèmes majeurs, que ce soit dans l'industrie ou dans les usages.

Je suis quand même frappé de voir que quand on pose la question – pas simplement ici, ce soir, car nous connaissons tous ces débats, que nous suivons depuis longtemps – , il n'y a pas de réponse. Et même, concernant la voiture électrique, le rythme actuel est considéré par beaucoup comme trop rapide, alors qu'il s'en vend 100 000 par an sur les 2 millions de véhicules neufs vendus chaque année. La trajectoire des émissions des voitures, que nous avons imposée aux industriels de l'automobile par une décision européenne – la France a été à la tête des pays ambitieux – , consiste en une réduction de 37,5 % entre 2020 et 2030, sachant qu'une première baisse est déjà prévue en 2020 : même cela, c'est considéré comme trop rude pour l'industrie automobile. Comment peut-on atteindre des objectifs pareils si l'on demande par ailleurs de fixer des pentes plus douces pour les efforts à accomplir dans l'automobile ?

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