Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Plaisanterie mise à part, madame Louwagie, la construction d'une centrale nucléaire suppose la production de béton, soit l'émission d'une tonne de CO2 par tonne de ciment. Voilà du concret, et tout cela est dans le bilan global de ce mode de production d'électricité. La production de la fonte d'un moteur diesel, ce n'est pas très propre non plus !

On ne peut pas laisser dire, uniquement pour agiter des peurs, que chaque fois qu'on construit une éolienne, on fait mourir des enfants loin d'ici pour extraire des terres rares ou on est en train de salir la planète partout ailleurs. C'est faux ! Ces peurs sont infondées ! Certains ont évoqué l'extraction de l'uranium au Niger, mais c'est contrôlé. La différence avec ce qui se passait il y a vingt, trente ou cinquante ans, c'est qu'on fait un bilan sur le cycle de vie, y compris le démantèlement et le recyclage des matériaux. On peut ne pas avoir envie d'avoir des éoliennes dans le paysage, comme certains n'ont pas envie de voir des pylônes dans le paysage. Selon une analyse de l'ANSES, il pourrait en effet y avoir un risque de leucémie pour les enfants : ce n'est pas un petit sujet. Il y a plein de gens qui commencent à avoir peur et qui disent qu'il faut enlever les pylônes. On ne les enlève pas comme ça, parce que l'alimentation électrique du pays, ça compte !

À chaque fois, on va au bout de la transparence des données sur tout. Aucun mode de production d'énergie n'a zéro impact sur l'environnement. Un jour, une voisine est venue me dire : « j'ai vu à la télévision que la voiture électrique polluait plus que la voiture diesel. » Il y a eu des analyses de cycle de vie, de la production jusqu'à la déconstruction. On veut mener la transition énergétique et on présente les différentes solutions, mais on n'invente pas d'autres problèmes que ceux qui existent. Ils sont déjà assez nombreux et les équations sont déjà assez difficiles à résoudre ! Ce n'est pas la peine d'aller faire croire que déployer des éoliennes va « saloper » la planète – vous me passerez l'expression – ailleurs que là où on les implante. À un moment donné, il faut sortir de cette idée, sinon on n'arrivera pas à avancer. On peut avoir le débat qu'a lancé M. Aubert sur les coûts comparés, sur l'esthétique, mais pas sur des choses de ce type, qui ne sont que de la propagation de fausses nouvelles.

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