Il n'est pas possible d'instaurer une démarche d'économie circulaire face à un Moloch géant installé pour vingt ans. C'est le cas à Marseille : nous disposons d'un incinérateur d'une capacité de 400 000 tonnes, soit le volume de la totalité des ordures ménagères de la ville. Toute politique de réduction des déchets ou de recyclage dans une logique d'économie circulaire est en quelque sorte vouée à l'échec, puisque l'opérateur a besoin de ces 400 000 tonnes de déchets pour alimenter sa machine.
J'ai noté les objections sur le caractère trop général ainsi que sur le délai, mais il faut apporter une réponse adaptée à La Réunion et aux autres îles – je laisserai Jean-Félix Acquaviva évoquer la Corse. Sinon, aucune démarche d'économie circulaire ne sera jamais engagée. S'il y a bien un lieu où l'économie circulaire – je le rappelle, il s'agit de repenser nos modèles en fonction des ressources disponibles et d'éviter d'importer, d'exporter et de gaspiller – peut trouver sa place, c'est bien l'espace insulaire.
Nous devons inscrire des objectifs dans la loi pour éviter que soit bloquée pour des générations toute initiative d'émancipation des territoires prisonniers d'un Moloch qui brûle leurs déchets.