Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Mme Batho souhaite relancer ce débat, ce que je comprends parfaitement. Je répéterai un argument qui vaut également pour cet amendement : vous ne voulez pas faire la distinction entre pétrole, charbon et gaz, mais nous, nous la faisons, car nous pensons que la priorité absolue au niveau mondial, et que la France entend elle-même respecter, c'est de mettre fin à la production d'électricité à partir de charbon. Dans certains pays dont la production d'électricité dépend quasi exclusivement du charbon, cela implique une transformation massive. Ce serait, en tout cas, le scénario qui offrirait les gains les plus importants en matière d'émission des gaz à effet de serre.

D'autre part, s'agissant de la finance, la France a pris des initiatives par la voix du Président de la République. Vous savez bien que le One planet summit, qui a été lancé à l'initiative de la France en partenariat avec des acteurs publics et privés depuis deux ans, a amené un certain nombre de banques et d'institutions financières à prendre des engagements qui ont des conséquences concrètes.

Par exemple, la banque française BNP Paribas a décidé de se désengager du financement des centrales thermiques. Peut-être ignorez-vous que, pour cette raison, elle a fait l'objet, dans l'un des États fédérés d'Amérique, d'une campagne de boycott. Quoi qu'il en soit, elle n'a pas failli à cet engagement.

Et je pourrais citer d'autres exemples, comme la société de gestion d'actifs BlackRock. Certaines banques et institutions financières prennent donc des engagements, on ne peut pas dire que rien ne se passe et que l'on ne fait rien.

Cependant, il ne paraît pas opportun d'interdire dans la loi, d'un seul coup, par la voie d'un amendement, de façon indifférenciée, tous les investissements dans les énergies fossiles, pour toutes les banques et toutes les institutions financières.

Du reste, quelles seraient celles qui seraient soumises à une telle interdiction ? Celles qui opèrent sur le sol français ou celles dont les capitaux sont français ? Vous savez très bien que l'économie ne fonctionne pas ainsi.

Nous partageons cependant l'objectif que vous avez fixé et défendu, c'est-à-dire celui tendant à réorienter la finance non seulement vers la sortie des investissements dans les énergies fossiles mais également vers les énergies renouvelables.

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