Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 3 quater

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

… qui se place du côté de l'innovation. Ce n'est pas pour le plaisir que nous préférons innover mais pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent, ce qui impose de les regarder en face, ce à quoi vous vous refusez. D'ailleurs, ce sujet ne vous intéresse pas : n'avez-vous pas quitté l'hémicycle lorsque nous avons abordé les passoires thermiques ? Puisqu'on ne parlait plus du nucléaire, les débats avaient d'un coup perdu tout intérêt pour vous !

Nous cherchons des solutions aux problèmes. Or, M. Peu l'a très bien dit, la question du logement ne se pose pas en un seul terme. Il n'y a pas un type de logement qui serait le même pour tous les Français, dans toutes les régions de France, toutes les villes de France, pour tous les revenus et toutes les familles. Pour reprendre l'expression de Mme Meynier-Millefert, on ne lutte pas contre les passoires énergétiques, on ne mène pas une politique de rénovation énergétique avec un pull à taille unique. Si vous appartenez à un monde, monsieur Aubert, où rien ne change, rien ne bouge, où l'on n'innove jamais, tant mieux pour vous. C'est la richesse de la démocratie de compter aussi des gens qui portent un tel regard sur la société. Certains passent leur temps à agiter les peurs, c'est même leur fonds de commerce. Nous revendiquons, ce qui est à l'honneur de la majorité, l'effort d'avoir cherché des solutions, d'avoir réfléchi à de nouvelles rédactions, tout en admettant, dès le travail en commission, qu'il faudrait revoir le dispositif d'ici la séance.

Nous l'avons fait. Nous avons instauré un dispositif beaucoup plus vaste qui comportera de nouvelles mesures dans les prochaines années. Vous ne vous y intéresserez pas ou vous passerez votre temps à les dénoncer, contrairement à d'autres, comme M. Mattei, qui nous a fait part de réflexions intéressantes, en particulier au sujet du critère de la qualité de l'air intérieur, qu'il faudra sans doute prendre en considération un jour. Y avez-vous seulement songé ? Cela ne vous préoccupe sans doute pas, contrairement à nous. Bien sûr, nous n'allons pas immédiatement inscrire cette disposition dans la loi mais nous y réfléchirons. Nous ne voulons pas que les Français continuent à vivre dans des passoires thermiques, ou des logements humides, où l'on trouve de la moisissure voire des substances toxiques. C'est ainsi que nous concevons notre ambition politique : résoudre les problèmes des gens sans cesser de progresser.

Dans le secteur du logement, heureusement que certains ont eu le courage de prendre des mesures, au fil des années, sous des gouvernements successifs, sinon les Français vivraient encore dans des logements peu sûrs.

Je vous croyais du côté de la sécurité mais on ne fait rien pour renforcer la sécurité si on ne cherche pas de nouvelles solutions et si on n'adopte pas parfois de nouvelles normes.

Nous poursuivrons notre action en ce sens pour résoudre des problèmes aussi graves que celui des passoires énergétiques.

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