Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 4 juillet 2019 à 15h00
Haine sur internet — Article 1er ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Voici un amendement que je défendrai avec des pincettes, car je ne cache pas que je désapprouve ce texte, qui risque d'engendrer, de la part des plateformes, un excès de zèle alimenté par des dénonciations qui, si elles sont instrumentalisées, risquent d'aboutir à de véritables catastrophes. De ce fait, nous proposons d'envoyer un message clair à toutes les personnes qui voudraient abuser du nouveau pouvoir de dénonciation que vous allez leur accorder.

Ce message clair, c'est une tolérance zéro pour ceux qui s'attaqueront à la liberté d'expression, ce qu'ils pourront faire de manière anonyme, comme nous l'avons vu lors de l'examen de l'article précédent.

Les 15 000 euros de sanction prévus nous semblent à la fois beaucoup et trop peu. Si l'intention de lutter contre la haine sur internet est louable, il faut aussi – pendant indispensable – être intraitable envers ceux qui pourraient se servir des failles de la loi pour censurer ceux qui ne pensent pas comme eux. À mon sens, il s'agit d'une condition sine qua non pour que la proposition de loi, à défaut d'être excellente, soit au moins acceptable.

L'aggravation de la sanction de 15 000 à 75 000 euros va dans ce sens. Elle envoie le bon message : la liberté d'expression est l'ADN de notre démocratie. Il faut la préserver, et plus encore s'assurer qu'elle ne sera pas entravée. J'insiste donc sur la nécessité de relever le plafond de l'amende pour lutter contre les dénonciations abusives qui pourraient à terme museler la liberté d'expression.

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