Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du jeudi 25 juillet 2019 à 9h30
Agence nationale du sport et organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Nous devrons affronter cette situation sans dogmatisme et privilégier au maximum, dans cinq ans, le dialogue sans lequel il ne pourra avoir d'adhésion populaire. En effet, si Paris devait se transformer en château fort imprenable, les Jeux olympiques seraient coupés de la liesse populaire indispensable.

Il faut également renforcer le dialogue dans cet hémicycle, madame la ministre, y compris avec l'opposition, comme l'avait fait en son temps votre prédécesseure. Car le sport n'appartient à personne, il est l'affaire de tous. C'est pour cela que l'engagement du groupe Les Républicains se concentre sur le renforcement de l'accès à la pratique sportive de tous.

Néanmoins, ce texte soulève encore de nombreuses interrogations, que nous devons regarder en face. D'abord sur la méthode : ce texte ne constitue en réalité qu'une partie de votre réforme, puisque, vous l'avez dit, un autre projet de loi est attendu pour 2020. Ce calendrier est le signe d'une grande précipitation et de l'absence d'une vision globale qui ne peut que nuire à toute forme de cohérence, pourtant toujours souhaitable.

Chers collègues de la majorité, mois après mois, vous refusez nos textes sous prétexte qu'ils sont incomplets et qu'il faut attendre un projet de loi structurant. Vous démontrez aujourd'hui que vous êtes capables de dire et de faire tout le contraire.

Ensuite, le fond du texte suscite également des questions, et la création de l'Agence nationale du sport laisse planer de nombreux doutes. Ainsi, quid de l'avenir du ministère des sports ? Si nous entendons les motivations qui ont présidé à la création de l'Agence, à savoir le double constat des insuffisances du fonctionnement du CNDS et du manque d'un outil adapté pour développer la haute performance sportive, ainsi que la nécessité d'associer toutes les parties prenantes grâce à une collégialité renforcée, l'article 3 pose toutefois la question de l'avenir de la politique sportive nationale. En effet, l'Agence nationale du sport sera dotée d'une large autonomie, malgré une convention d'objectifs et de moyens et le vote double de l'État sur certains sujets, et recevra deux des compétences les plus importantes du ministère des sports. La question est donc posée : quel avenir pour ce ministère et pour la politique de l'État ? Le ministère sera-t-il demain une coquille vide chargée de faire de la simple représentation ? Je vous repose la question, madame la ministre : serez-vous la dernière ministre des sports de la Ve République ?

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