Intervention de Catherine Procaccia

Réunion du jeudi 18 juillet 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Catherine Procaccia, sénateur :

A été mentionnée une meilleure acceptabilité des vaccins, grâce à la politique menée, à l'initiative de la ministre de la Santé. Cette acceptabilité sociale ne provient-elle pas du fait que les médecins, cette fois soutenus par la ministre chargée de la santé, étaient plus à même d'être entendus qu'antérieurement, quand, dans les médias, on donnait plus facilement la parole à ceux qui évoquaient les dangers des vaccins qu'aux autres ?

S'agissant du papillomavirus, j'ai vu se développer la controverse, en tant que membre de la commission des affaires sociales du Sénat pendant longtemps, portée notamment par un sénateur ancien secrétaire d'État à la santé. Dans sa position, être contre était assez étonnant, mais il s'en est suivi un coup d'arrêt complet de la vaccination contre le papillomavirus. Mes filles étaient à peu près à l'âge où l'on procède à cette vaccination, mais quand j'ai voulu les faire vacciner, même mon propre médecin était très prudent, ce qui témoigne de l'importance de la formation et de l'information des praticiens. Il fallait peut-être effectivement passer par cette phase d'extension des obligations vaccinales.

À cet égard, à l'étranger, on exige un certain nombre de rappels de vaccinations à l'entrée à l'université. Qu'en est-il en France ? On sait bien aussi que le développement et la réapparition de certaines maladies sont liés au fait que des personnes viennent de l'étranger sans être vaccinées.

A propos de l'absence de vaccin contre le paludisme, dans le prolongement de notre rapport pour l'Office sur les biotechnologies, j'ai reçu récemment, il y a quelques semaines, les représentants d'un laboratoire qui travaille sur plusieurs pistes de mise au point d'un vaccin sûr contre le paludisme. Il existe aussi d'autres techniques ; qui s'appuient sur le forçage génétique chez le moustique ; pour ma part, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse craindre des conséquences sur les moustiques et pas sur les centaines de milliers de morts dues au paludisme.

En dernière remarque, je voudrais savoir si, dans les nombreuses références indiquées en fin de note, vous vous êtes référés au travail effectué pour l'Office sur les adjuvants vaccinaux par Corinne Bouchoux et Jean-Louis Touraine. En l'espèce, Corinne Bouchoux, qui était une élue « écolo », était venue devant notre commission des affaires sociales présenter ce rapport issu des auditions contradictoires organisées par l'Office sur le sujet. Je crois me souvenir qu'elle a été contestée au sein de la commission, y compris par les membres de son groupe politique, en raison de son approche trop anti-vaccination. Les choses semblent avoir un peu évolué, mais je crains que les progrès restent fragiles : il suffirait qu'une personne décède ou présente une maladie grave suite à une vaccination, et que cela fasse l'objet de beaucoup de publicité, pour anéantir tous les efforts faits. J'espère, je suis certaine même, que votre note scientifique présentée à trois parlementaires, contribuera à appuyer la politique vaccinale nécessaire. C'est, du moins en France, un travail permanent…

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