Intervention de Jacques Creyssel

Réunion du mercredi 29 mai 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) :

Je ne suis pas patron d'enseigne, je ne suis pas négociateur et je rappelle que le droit de la concurrence m'interdit d'obtenir des éléments de ce type. Je ne peux donc m'en tenir qu'à une réponse globale, et factuelle.

Une entreprise fonctionne sur des gains de productivité. Il est normal qu'un produit qui a été amorti sur quatre ou cinq ans se vende moins cher les années suivantes. C'est une discussion classique d'entreprise : le prix d'une voiture, malgré de nombreux services supplémentaires, est bien plus bas qu'autrefois ; celui d'un poste de télévision a été divisé par dix. Heureusement, l'économie n'est pas statique ! Il y a eu, ces cinq dernières années, des baisses de coûts : elles doivent être répercutées sur le consommateur. Celui-ci exige de son côté davantage de qualité, des produits plus innovants, qu'il est prêt à payer plus cher. C'est le cours normal de l'économie, quel que soit le secteur, et nous n'échappons pas à la règle.

J'en viens à la question du président sur l'Observatoire de la formation des prix et des marges qui effectue un travail remarquable. Mis à part un petit observatoire en Espagne, c'est une instance unique au monde, qui publie les marges nettes de la grande distribution, rayon par rayon. Disons-le franchement, cela ne manque pas de surprendre mes homologues européens ou internationaux, mais la grande distribution française a bien l'intention de jouer la carte de la transparence. Cela fait que nous sommes en avance – c'est le moins que l'on puisse dire – sur nos petits camarades industriels. Croyez bien que nous le regrettons.

Philippe Chalmin lui-même, dans son propos introductif au rapport qui sera publié lundi, déplore l'absence de transparence des industriels du lait, par exemple. Il n'y aura pas de normalisation des relations sans transparence ; c'est uniquement par cette démarche que nous y arriverons. Contrairement à ce que vous dites, les chiffres sont vérifiés : FranceAgriMer, qui est un organisme public, analyse la comptabilité analytique de chaque enseigne et décompose la marge, rayon par rayon. On peut difficilement aller plus loin.

J'ai été moi-même surpris par les chiffres donnés par l'Observatoire sur la rémunération des agriculteurs. Il a été difficile d'obtenir les données auprès des interprofessions, car il se trouve que la discussion porte davantage sur les objectifs que sur la réalité du moment. Nous aurions eu besoin de connaître les écarts type, qui permettent de compléter ce qui n'est qu'une moyenne. Néanmoins, ces chiffres existent, ils sont utiles comme référence et ils figurent dans un rapport que le président et moi-même avons approuvé.

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