Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du mercredi 11 septembre 2019 à 15h00
Énergie et climat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Je regrette que le relèvement du plafond de l'ARENH – Accès régulé à l'énergie nucléaire historique – ait conduit les représentants de notre groupe à voter contre le texte de la CMP. C'est dommage, nous aurions sans doute pu l'adopter à l'unanimité.

L'un des objectifs principaux du projet de loi consiste à repousser de 2025 à 2035 la date à laquelle le nucléaire représentera 50 % de la production nationale d'électricité. Lors de la discussion du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, en 2015, nous avions donné l'alerte, s'agissant d'un calendrier qui ne nous paraissait ni réalisable ni souhaitable. L'échéance est aujourd'hui repoussée, et laissez-moi vous dire, madame la ministre, que je pense qu'elle le sera de nouveau d'ici à 2035. J'en fais le pari devant vous.

Contre la pensée dominante, permettez-moi de réaffirmer clairement le soutien des Républicains à l'énergie nucléaire, à son industrie, et aux hommes qui la fabriquent au quotidien. C'est une énergie propre et nécessaire pour atteindre la neutralité carbone. À l'évidence, la France doit s'appuyer sur le nucléaire pour prendre le temps de bâtir un mix énergétique sûr.

J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas confondre l'urgence climatique et l'urgence écologique. Aujourd'hui, nous voulons trouver les moyens de répondre à l'urgence climatique, ce qui passe nécessairement par le maintien de notre potentiel nucléaire.

À cet égard, nous reconnaissons que le projet de loi comporte un certain nombre d'avancées. Je pense à méthanisation qui peut permettre de diversifier et de sécuriser les revenus de nos agriculteurs. De même, nous nous réjouissons que l'hydrogène ait enfin été pris en considération par plusieurs gouvernements dans la période récente. En tout cas, madame la ministre, nous vous remercions pour cette avancée.

Par ailleurs, nous sommes satisfaits que le Sénat ait introduit des dispositions pour encourager la petite hydroélectricité. Le nombre de kilowattheures qu'elle produit n'est sans doute pas impressionnant, mais cette énergie naturelle déjà existante est celle qui dégage le moins de CO2. Espérons que le texte facilitera l'exploitation des 19 000 petits moulins de nos territoires, qui se heurtent parfois à une certaine hostilité de l'administration. J'ajoute que nous avons besoin de ces barrages qui servent de retenues pour les eaux pluviales, retenues bien utiles en périodes de sécheresse.

En revanche, nous réaffirmons notre souhait que soit abandonné l'objectif de construction de 15 000 mâts éoliens en métropole d'ici à 2028.

L'ensemble de ces sujets sera au coeur de la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie. Il est tout de même particulièrement choquant que cette PPE ne soit pas débattue au Parlement.

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