Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du mercredi 11 septembre 2019 à 14h35
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

Mes chers collègues, jusqu'à maintenant, nous avons pris grand soin de ne pas caricaturer les positions des uns et des autres et j'aimerais que vous ne disiez pas trop souvent : « Le pire a été évité ». Nous avons du respect pour vos positions et nous attendons de votre part le même respect pour les nôtres. Ici, ce qui est discuté – et c'est tout le sens de la bioéthique à la française –, ce sont différentes visions du bien, il n'y en a pas de meilleures ou de pires que les autres. C'est dans cet esprit qu'il nous faut poursuivre l'examen de ce projet de loi.

Monsieur Breton, je partage votre objectif de limiter la création d'embryons surnuméraires. Nous savons qu'il en existe des centaines de milliers. Par boutade, je dirai que la réimplantation post mortem permettrait à certains d'avoir une destinée au lieu d'être détruits mais cela ne concernerait qu'un très petit nombre d'entre eux. Je dois ajouter que je n'adhère pas aux moyens que vous préconisez. Pour limiter leur production, il faut d'abord aboutir à de meilleurs résultats en matière de fécondation in vitro (FIV). Tant que le taux de succès ne dépassera pas 20 %, des embryons surnuméraires seront nécessaires pour réitérer les tentatives jusqu'à ce qu'un enfant puisse naître. Cela suppose d'accepter la recherche sur l'embryon. S'il y a autant d'embryons créés, c'est qu'il faut qu'il y en ait suffisamment pour en avoir de viables et éviter qu'il y en ait de non viables, tels ceux qui sont éliminés lors de la procréation dans les conditions naturelles sans que personne ne s'en rende compte.

Avis défavorable à ces amendements identiques.

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