Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Seule une obligation de quitter le territoire français sur cinq est appliquée, ce qui signifie que chaque année, environ 60 000 personnes restent. En dix ans, un demi-million de personnes finiront par être régularisées dans notre pays parce que nous n'avons pas su, ab initio, les reconduire chez elles lorsque le droit d'asile leur a été refusé.

Notre système, hypocrite, doit être réformé. Nous devons nous donner les moyens de renvoyer les gens chez eux, sinon ce n'est pas la peine de faire semblant de leur envoyer un papier du préfet pour les prévenir qu'un jour ils devront partir ! En réalité, nous finirons par les régulariser.

Vous avez évoqué le regroupement familial. Monsieur le ministre de l'intérieur, je dénonçais, déjà à l'époque où M. Sarkozy occupait votre place, l'incohérence des règles qui le régissent.

Il ne pose aucun problème, dites-vous ; mais je crois qu'il en pose un. Nous devrions poser un principe : une personne qui veut faire venir en France un membre de sa famille doit avoir les moyens de l'assumer pleinement, sans demander d'aide sociale.

Savez-vous, monsieur le Premier ministre, qu'aujourd'hui une personne qui veut faire venir son conjoint et son enfant doit gagner 1 204 euros par mois et occuper un logement de 32 mètres carrés, soit l'équivalent d'un studio dans un logement social ? Or, lorsque l'on occupe à trois un tel logement social, on demande une mutation, tandis que des ressources limitées à 1204 euros pour faire vivre trois personnes ouvrent droit aux APL – aides personnalisées au logement.

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